Encore et encore 
je célèbre la Déesse
– miracle et délectation de notre vraie nature -,
qui est désir,
qui est cette grande Puissance
en forme de « je », parfaite souveraine.

Râmeshvar Jhâ, La Liberté de la conscience,  423, Arfuyen

Le yogi ou la yogini ne pratiquent pas seulement à certains moments, mais bien à chaque instant.

Chaque instant est surgissement d’une perception ou d’une conception. Et ce surgissement, loin de me distraire de l’espace de la présence, m’y ramène.

Pourquoi ? Parce que tout en provient.

Les vagues viennent de l’océan et retournent à l’océan.

L’apparition de la perception libère de la torpeur, de la lourdeur, comme une lampe qui s’allume, une vague de clarté. La disparition de la perception délivre de l’attachement, des limites et renvoie l’attention au sans-forme.

« Encore et encore » : chaque moment est une « célébration ». La pratique est célébration, car car moment manifeste l’infini. Quand la chose apparaît, la présence est libérée d’elle-même, elle se révèle comme souveraine, capable de s’incarner sans cesser d’être ce qu’elle est. Quand la chose disparaît, la présence s’affranchit des limites.

Ainsi, chaque moment est naissance et mort, un moment de pratique complet, un yoga parfait.

La Déesse est la conscience, la vibration qui accompagne toutes nos expériences, perceptions ou conceptions, « nom et formes ».

Mais nous la négligeons, prisonniers du cliché de la banalité.

Pourtant, quand la présence s’éveille à elle-même, c’est « miracle et délectation », camat-kâra en sanskrit, littéralement « faire camat ». « tchamatte » est une onomatopée, l’équivalent de nos « slurp » ou « miam ». L’expérience, toute expérience, est délectation, miracle d’être, étonnement d’être, vertige d’être, mystère qui se découvre, réalisation de l’inconnu, inépuisable.

« Notre vraie nature », cet immensité dans laquelle tout apparaît et disparaît, se révèle à elle-même en révélant les choses.

Elle est « désir », élan créateur, mouvement de soi en soi, de soi vers soi, frémissement, ébullition, tournoiement, jaillissement fixe, qui s’éprouve à nu à l’orée de toute émotion.

Elle est la « grande Puissance » (shakti), car ce pouvoir de prendre « conscience de » est le plus grand des pouvoirs. Sans lui, rien n’est possible.

Comment se présente cette Déesse ?

Elle est le vrai sens du pronom personnel « je ».

Ce bleu est « je ». Cette sensation de plaisir est « je ».

Chaque perception est perception de soi, réalisation de soi.

Chaque conception est conception de soi, réalisation de soi.

Mais partielle.

Grâce à cette pratique de la célébration, je me réalise pleinement « je suis », « je suis je », « je suis tout ».

« Je suis » est silence et plaisir, intuition d’être un avec tout et tous.

Tel est le yoga de l’adoration, le yoga royal,

le yoga ordinaire de la vie quotidienne, l’alchimie intime de la vie intérieure.

[Source] http://shivaisme-cachemire.blogspot.com/


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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre