« La connaissance scientifique n’est pas objective. Elle est, comme la civilisation, une conjuration. On rejette quantité de faits parce qu’ils dérangeraient les raisonnements établis. » (source)

Merci monsieur Pauwels, merci monsieur Bergier. La lecture de votre fabuleux  bouquin m’a ouvert les yeux bien fermés par des années de catéchisme et d’éducation obligatoire. Privé d’air, j’étais. De  l’air, encore plus d’air ! Je n’ai jamais manqué de rien d’autre. Avant de mourir, à l’instant même de sa mort, Goethe a dit : « Mehr Licht ! » Voyait-il déjà dans l’autre monde plus de lumière qu’il n’en voyait ici-bas ? Ou bien réclamait-il seulement qu’on apporte d’autres bougies ?

La lumière m’inonde chaque jour davantage. Et pour l’air, je n’en manque pas non plus. Ma maisonnette vibre et gémit comme une lanterne sous les souffles puissants de la Côte du Vent. Je suis d’un signe d’air, élément très présent dans mon thème astral. Grand bien lui fasse. Pourtant j’en ai souvent manqué. Par intervalle, un doux zéphyr me change. Je redeviens moi-même. Parfois –rarement– une rafale m’exalte. Le bouquin de Pauwels et Bergier en fut une fameuse.

Tout à coup le monde étriqué, terne comme un clerc de notaire, ce tout petit monde privé d’air n’est plus : son fantôme explose en gerbes fraîches, désaltérantes. Un nouveau monde est là, irréel encore et pourtant plus vrai que l’ancien. Le malaise toujours ressenti se dissipe, la joie irradie, l’instant se soutient et l’avenir m’appartient.

Dès lors j’ai décidé de vivre au présent. C’est un choix que chacun peut faire, un choix sauvage, qui dure.  J’ai épousé la Connaissance avec un grand C : elle diffère en tout point de la connaissance scientifique, qui n’est souvent qu’ignorance drapée d’indignité.

« Dans la topographie de l’intelligence, on pourrait, dit Charles Hoy Fort, définir la connaissance comme l’ignorance enveloppée de rires. » Il va donc falloir réclamer une addition aux libertés que garantit la Constitution : la liberté de douter de la science.

Liberté de douter de l’évolution (et si l’oeuvre de Darwin était une fiction ?), de la rotation de la terre, de l’existence d’une vitesse de la lumière, de la gravitation, etc. De tout, sauf des faits. Des faits non triés, tels qu’ils se présentent, nobles ou non, bâtards ou purs, avec leurs cortèges de bizarreries et leurs concomitances incongrues. » (source)

Bien sûr, l’oeuvre de Darwin est une fiction. Darwin lui-même, en fin de vie, a voulu retirer son ouvrage maître, The Descent Of Man, qu’il jugeait rempli d’erreurs et d’incohérences. Sous la pression de ses disciples, il n’en fit rien, je le déplore, et la science devrait le déplorer aussi. Depuis deux siècles, on répète ces mêmes âneries sans voir plus loin ni chercher les erreurs. Pourtant innombrables… Alors on met des patchs sur les rustines, on rafistole, on fait durer l’erreur envers et contre tout. La théorie de l’évolution fait eau de toutes part, la science s’en fout, ses caciques bornés préféreront couler avec le navire.

Je reste au coin sous un bonnet d’âne, et les singes savants me jettent des bigorneaux. J’aimerais mieux des légumes pour une bonne soupe. Ne croyez pas que je sois ennemi de la science. C’est tout le contraire. Je l’aime assez pour m’irriter férocement des jean-foutre et des fesse-mathieu qui la travestissent sans vergogne et la font tapiner dans les ruelles obscures de leur ignorance. Ne croyez pas non plus que je sois un ennemi des bigorneaux. Je n’en raffole pas, c’est vrai. Bon gré mal gré je dois pourtant les accepter. Ils sont réels.

« Ne rien rejeter du réel : une science future découvrira des relations inconnues entre les faits qui nous paraissent sans rapport. La science a besoin d’être secouée par un esprit boulimique quoique non crédule, neuf, sauvage. Le monde a besoin d’une encyclopédie des faits exclus, des réalités damnées. » (source)

Merci mes amis, ma voie était déjà tracée. Il m’a fallu cinq décennies avant que je me décide à la suivre. Une des rares choses dont je suis sûr : cette Saga encyclopédique doit beaucoup au Matin des Magiciens.

Ce bouquin est tombé à pic pour ma génération, qui allait devenir celle de mai 68. Puis celle des babas cool, puis celle des bobos. Et maintenant celle des papys la honte. A l’époque, les magiciens avaient le vent en poupe. Ils ont fait place à une autre magie, le virtuel. Bon, il n’y a pas vraiment de différence : tous les virtuels communiquent. La magie et le web copulent. Je ne me sens pas trop déphasé, malgré mon grand âge. Je suis au pied du mur, juste en face de mon dernier ennemi, la vieillesse. Le seul ennemi que l’on ne peut pas vaincre. Ainsi font les blés qu’on fauche, sauf que c’est moi qui tient la faux.

« Où en sommes-nous aujourd’hui ? Des portes se sont ouvertes dans presque tous les édifices scientifiques, mais l’édifice de la physique est désormais presque sans murs : une cathédrale toute en vitrail où se reflètent les lueurs d’un autre monde, infiniment proche. La matière s’est révélée aussi riche, sinon plus riche en  possibilités que l’esprit. Elle renferme une énergie incalculable, elle est susceptible de transformations infinies, ses ressources sont insoupçonnables. Le terme « matérialiste », au sens du XIXe siècle, a perdu tout sens, de même que le terme « rationaliste ». La logique du « bon sens » n’existe plus. En physique nouvelle, une proposition peut être à la fois vraie et fausse. A.B. n’est plus égal à B.A. Une même entité peut être à la fois continue et discontinue. On ne saurait plus se référer à la physique pour condamner tel ou tel aspect du possible. » (source)

Louis Pauwels et Jacques Bergier ont publié ça en octobre 1960. Soixante ans après, le bilan est mitigé : rien n’a vraiment changé. Les mêmes phrases pourraient exprimer le même espoir dans la science nouvelle dont l’éclosion n’est toujours pas à terme. La physique quantique, principale percée du siècle dernier, reste cantonnée à un rôle subalterne au lieu d’inspirer, comme elle le devrait, les autres sciences. Au lieu de s’ouvrir comme un vaste éventail, l’infinité des possibles se réduit comme peau de chagrin. Et le cerveau des scientifiques se ratatine sous les jets d’acide d’un ego morbide.


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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre