Invité à la télévision, le chanteur Marc Lavoine a évoqué ce week-end la lypémanie dont il dit avoir hérité de sa mère.

Éclaircissements sur ce trouble psychique probablement vieux comme le monde et qui ressemble comme à une sœur à la dépression.

Non, la lypémanie n’est pas une nouvelle maladie psychique. Bien au contraire. D’ailleurs, plus aucun psy n’utilise ce mot désuet que nous devons au grand psychiatre E.Esquirol (1772-1840). Il le met à l’honneur en 1820 dans son traité De la lypémanie ou mélancolie. Cet essai, qui fait partie des classiques de la psychiatrie, décrit des hommes et des femmes de tous âges qui ont en commun de n’avoir plus envie de rien, figés dans l’attente d’un être, d’un événement, qui comblerait le sentiment de solitude qui les transperce.

Des pulsions de vie en panne

Les personnes atteintes de lypémanie sont comme obsédées par leurs sombres pensées. Dans son texte, Esquirol les décrit comme susceptibles, irritées pour un rien, ayant peur de tout. « Le froid, la pluie, le vent, le chaud, les font frissonner de douleur et d’effroi. Les situations qui les surprennent et les dérangent sont vécues comme des attaques dirigées tout exprès contre leur personne. Tout les agresse », constate Esquirol. Au moindre échec, elles s’imaginent que tout est perdu et demeurent apathiques. Eternelles endeuillées, c’est comme si les pulsions de vie, qui donnent sens à l’existence, étaient en panne. Elles refusent de rejoindre notre monde où nous devons accepter que joie et tristesse, bonheur et malheur se succèdent.

Un trouble héréditaire

« Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville. Quelle est cette langueur qui pénètre mon cœur », écrit Paul Verlaine, le poète dépressif et suicidaire. Essayer de traduire cette souffrance par des mots, des poèmes, par la création artistique, la « sublimer », réussit parfois à l’apaiser. Selon Esquirol, la lypémanie est héréditaire, cela ne fait aucun doute. La personne naît avec un tempérament morose qui la prédispose à ce trouble de l’âme et l’éducation qu’elle reçoit, si elle est trop laxiste, renforcera cette prédisposition.

Un état dépressif chronique

Si plus personne ne parle de « lypémanie », les manifestations psychologiques qu’elle entraîne restent très actuelles. Pour poser un diagnostic aujourd’hui, on parlera plutôt d’état dépressif chronique, d’état dépressivo-anxieux et on prescrira des molécules chimiques. Faute d’antidépresseurs à l’époque, Esquirol proposait des remèdes plus naturels : des vacances dans des pays où le soleil réchauffe la peau et les cœurs, écouter de la musique et s’adonner aux plaisirs de l’équitation.

5 idées reçues sur la dépression

Peu repérable voire presque invisible, la dépression concerne pourtant plus de 3 millions de Français d’après une étude de la DREES. L’absence de signes physiques de cette maladie laisse place à d’innombrables idées reçues. Pas toujours fausses, elles sont des réponses trop simples à des questions complexes. Marie-Claude Gavard est psychiatre, psychothérapeute et psychanalyste, et fait de la lutte contre les idées toutes faites son cheval de bataille.

[Source] http://www.psychologies.com/


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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre