Pensée magique pour Lévi-Strauss, clé du passé pour Eliade, miroir magique pour Velikovsky, les mythologies sont pour nombre d’entre nous de merveilleux souvenirs d’enfance. D’où qu’elles viennent, quoi qu’elles content, les mythologies me fascinent et ça ne date pas d’hier. Derrière leur apparence fantaisiste, ou fantastique, ces chroniques improbables se ressemblent pourtant.

Et si elles nous racontaient ce qui s’est vraiment passé ? Si les mythes étaient bel et bien l’histoire d’avant l’histoire ? Tout se passe comme si la frontière entre le mythe et l’histoire était celle qui sépare le délire du raisonnable. Avant, on disait n’importe quoi. Et puis, d’un seul coup, on s’est dit merde, ça déconne beaucoup trop, maintenant on va noter ce qui se passe pour de vrai. Du coup nos ancêtres ont inventé l’histoire. Bien sûr, je ne fais pas dans le détail, la caricature est à gros traits. Mais elle porte.

Car elle montre l’inévitable arbitraire qui fait dire aux observateurs de notre passé « ceci est crédible, donc historique. Ceci est bidon, donc mythique. » Que la frontière soit ! Ce qui nous paraît bidon était courant avant-hier et sera sans doute banal après-demain. Mais pour des êtres trop rationnels, privés du voir, les mythologies sont vides. Elles content des faits si étonnants qu’il ne peut s’agir que d’inventions grotesques. Et hop ! Ils jettent le bébé avec l’eau du bain. Ce sont eux les plus grotesques dans l’affaire.

Platon lui-même, qui n’était pas un rigolo, nous invite à la prudence. Il nous incite à faire la part des choses, et à chercher dans les mythes merveilleux la clé cachée qu’ils recèlent. Ce merveilleux nous transporte. Les mythes nous émeuvent parce qu’ils sonnent juste. C’est pourquoi les mythes sont éternels : parce qu’ils sont efficaces.

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Eternels, ces récits résonnent au lointain écho d’un monde différent et si familier. Efficaces, ils entraînent ceux qui savent encore croire sans y croire, comme le guerrier, comme l’enfant, dans ces âges magiques qui ont précédé le nôtre. Ces vieilles lunes, si souvent traduites de langue en langue et de bouche à oreille, ont pris l’accent des cultures où ils fleurissent. Y compris dans leurs variantes, les mythes ont su garder la fraîcheur et l’authenticité de l’origine.

C’est tout à fait l’opinion de Robert Charroux : « La mythologie est l’histoire métamorphosée par le temps et la mauvaise transmission d’évènements qui se sont déroulés à l’aube des civilisations. D’une manière générale, une mythologie conte la création du monde par une Déesse Mère ou par un dieu suprême, puis la naissance de dieux inférieurs dont l’un apporte la connaissance de l’écriture, de l’agriculture, des arts et des sciences. Toujours en essayant de tirer une ligne générale, la mythologie met en évidence des dieux particuliers qui ont apparus il y a 5000 ans et qui avaient une identification ou une certaine liaison avec la planète Vénus, l’eau fécondante et des légendes de héros ou d’animaux volants.  

A ces thèmes s’ajoutent naturellement des relations de déluges, de monstres hybrides, de guerres entre les hommes et les monstres, » mais aussi de géants maîtres de la foudre, d’armes de destructions massives, et de civilisations développées très antiques. Ces faits merveilleux, toujours les mêmes, s’inscrivent « dans un contexte où l’on trouve les archétypes classiques : l’Initié homme ou femme, venu d’un autre monde à bord d’un engin volant tel que : serpent, bélier, dragon, taureau, barque ou « vimana » et aussi la Mater, la grotte, la fontaine, la spirale, le trésor. Toutes les civilisations empruntent à ces mythes et à cet arsenal, à quelques variantes près. »  (source)

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Certains mythes ont été écrits : ce sont les livres fondateurs des cultures anciennes, les livres sacrés des différentes religions. L’écriture les a figés dans la forme d’une époque. Devenus lettre morte, ils se sont fossilisés en dogmes inaltérables. D’autres mythes, plus nombreux, se sont transmis par oral sous la forme de contes ou de chansons populaires. Ces parents pauvres de la mythologie ont trinqué dans tous les bistrots, dansé sur les places et travaillé dans les champs. Sous leurs haillons de misère ravaudés à chaque époque, que peut-il rester du secret originel ?

Aussi surprenant que ça puisse paraître, les changements sont minimes et ne les ont pas trahis. Il faut croire que leur message originel était suffisamment puissant pour se protéger ainsi. Ces contes populaires, ces légendes rurales, ces comptines, ces rondes enfantines ont infusé leur saveur dans notre inconscient collectif. On en trouve l’écho dans la littérature, le cinéma ou la bande-dessinée. Ils sont la base de notre culture planétaire et son plus bel ornement. C’est pourquoi nous nous sommes efforcés de les citer à comparaître dans nos pages, à égalité avec leurs parents nobles, les livres saints. Ceux qui nous ont le plus marqués sont les énièmes versions de mythes fondateurs, d’où leur puissance.

Loin de leur image naïve, ces mythes du pauvre représentent le plus haut degré de science sacrée, de finesse, de connaissance de la nature humaine. Les mythes sont des récits trop parfaits pour être nés tout seuls, sans intention, sans auteur. Assurément, ce sont des sages qui ont élaboré toutes les trames mythiques, enfermant l’essentiel de leur science dans ces fables faciles à retenir. Les sages ont alors jeté ces bouteilles à la mer du temps, dans l’espoir qu’un jour quelqu’un recueille le message. Ces différents mythes planétaires, pour peu qu’on les rapproche, nous racontent une seule histoire, la nôtre.

Ils sont le précieux testament des dieux d’avant.

L’important n’est pas de croire ou de ne pas croire,mais de poser le maximum de questions. (Bernard Werber)

Pour que le testament soit complet, il importe de réunir ces légendes d’origines si diverses en une seule corbeille. Que leurs senteurs mêlées se fondent en un seul parfum, tenace et capiteux, d’un passé surhumain où marchent des géants, où explosent des bombes atomiques, où les Titans redressent l’axe terrestre. Ces temps perdus où les Maîtres de la foudre ont construit des temples géants pour y recevoir le baptême du feu céleste  et y boire l’eau de foudre qui faisait d’eux des dieux véritables.

Mettre nos pas  dans leurs pas de géants. À l’évocation de leur puissance, frissonner puis s’émerveiller. Devant la grandeur de leurs exploits, s’émouvoir puis rêver. Quand l’aventure a commencé, un témoin l’a vécue. Il peut donc nous la dire à l’oreille. Il y a tant de pommes au verger des Hespérides, tant de beaux fruits d’or qui n’attendent qu’une main pour les cueillir. Dans l’épaisseur insensée du passé, creuser des puits. Tôt ou tard la vérité en sortira. Toute nue.

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Souvenirs d’enfance pour chacun de nous, souvenirs d’enfance aussi pour notre race, les légendes et les contes ont posé sur le monde le baiser de l’éveil. Univers fabuleux, plus noble et plus aimable qu’aujourd’hui, où l’on traquait le troll, le korrigan farceur, l’elfe céleste et la fée. Paradis perdu, source ineffable. Des fables ? Non point, gentils sires et nobles dames, plutôt la crypte où gît notre passé. Défiguré, lui. Exsangue. Ce passé oublié qu’il nous faut décrypter.

Dur de tenir bon, dur de fuir la Matrice, de refuser les rêves programmés d’Hollywood ou d’ailleurs. De plus en plus dur de résister au rouleau compresseur du Progrès. Et de plus en plus facile, aussi, de lâcher prise. En ville, pas pour moi, non. Dans la nature, ça s’améliore de jour en jour, d’heure en heure. Tout urbain devrait, chaque jour, été comme hiver, marcher quelques pas pieds nus sur la terre sacrée. Les moines le faisaient, ils avaient de bonnes raisons.

Et puis, surtout, il y a les mythes. Avec eux, les Dieux d’avant nous ont légué une science sacrée. Un fantastique terrain d’aventure, où les réalités virtuelles se déploient en éventail, et nous émerveillent. Et nous enseignent.  Les mythes sont des leçons d’histoire. Ils nous parlent de nous. De ce que nous avons été, il y a longtemps, en tant qu’espèce.

Et de ce que nous avons été, dans cette vie-ci, quand nous étions petits. Comme chacun sait, l’enfant sympathise tout naturellement avec le Petit Peuple. Il est rassurant pour l’enfant de trouver plus petit que lui;  à cet âge, les souvenirs du monde enchanté ne sont pas encore oubliés. Jusqu’à trois ans, la plupart des enfants sont doués de pouvoir psi. Par chance, ils ne s’en servent pas trop. Au fil du temps, l’éducation que nous croyons leur donner coupe le lien magique qui les relie au Grand Tout. L’école atrophie ces pouvoirs, qui subsistent à peine chez quelques grands enfants, artistes ou visionnaires.

Ceux qui n’ont pas renoncé à se servir de leur cerveau droit.

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C’est la mythologie qui survivra à la science si la science doit décliner. (Roland Lehoucq)

Source: http://eden-saga.com


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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre