LE SENS ET L’USAGE DE L’INTRIGANT MOT «AMEN»
Ce mot sacré qui termine une prière ou une proclamation –qu’on dit à tort d’origine hébraïque, puisqu’il est d’origine immémoriale– sert à affirmer et à confirmer une réalité en se liant au Dieu de Vérité, soit à la Puissance du Seigneur lui-même, en tant qu’Énergie créatrice. Dans la Thora et l’Ancien Testament, la formule appuie les sermons, les bénédictions ou les malédictions.
À vrai dire, dans les Traditions juive et chrétienne, ce mot prend trois formes. Il y a d’abord l’«amen», dont l’Ancien Testament, dérivé de la Thora, ne fournit que trois exemples, mais que le Nouveau Testament multiplie. Par exemple, dans les traductions conventionnelles, lorsque Yeshoua commenceune phrase par : «En vérité, en vérité…», une formule exclusive à lui, il s’agit toujours de l’expression : «Amen, amen…», une répétition qu’on ne peut trouver que dans l’Évangile de Jean, puisque les autres évangélistes ne l’utilisant que dans sa forme simple, soit non répétée. Par exemple, confirmant l’autorité spirituelle de leur Maître, en lui réservant la formule, aucun des disciples n’a jamais osé dire : «Amen, amen, je vous le dis…»
Puis on trouve l’amen qu’on pourrait qualifier de libre, comme dans le Deutéronome (27, 14-26), alors que le peuple exprime son approbation des différentes lois et son adhésion inconditionnelle. Depuis, différentes dénominations chrétiennes recourent à cet amen dit «libre» pour signifier spontanément son approbation de ce qui vient d’être dit, à la manière des premiers chrétiens, chez qui il s’agissait d’une pratique courante, comme le rappelle l’épître aux Corinthiens (1, 14-10). Enfin, on peut évoquer l’amen de clôture, tel qu’il est utilité, la plupart du temps, à la fin des prières, ce qui se démontre pourtant un recours peu commun dans la Bible. En revanche, ce mot ferme autant les épîtres du Nouveau Testament que l’Apocalypse de Jean.
Ainsi, dans la Bible des Chrétiens, qui se divise en Ancien Testament et en Nouveau Testament, ce mot est d’abord tiré du latin «amen», le plus souvent traduit en français par «ainsi soit-il», représentant une transcription, dans la Vulgate romaine, d’un mot grec, emprunté à la Septante, bien qu’il soit d’abord issu de l’hébreu ,אמן, pour généralement clore une prière ou un hymne. Mieux dit, dans la Septante, on a traduit par le terme grec «genoito», signifiant «ainsi soit-i »), qui devient le «fiat», de la Vulgate latine. Dès lors, dans les religions chrétiennes, il se prononce de la même manière qu’en hébreux, bien qu’il provienne du mot «émouna», qui signifie «foi», d’«amana» qui signifie «confiance» ou de l’adverbe «amna», qui peut se traduire par «assurément». Comme il a été dit, il aurait été introduit dans les langues occidentales par les théologiens grecs, traducteurs de la Thorah ou Bible.
On le retrouve en arabe sous la forme : آمين , soit «ʾĀmyn», puisque, dans la religion musulmane, il sert habituellement à la fin de la récitation de la première sourate du Coran (Prologue) ou de la «dou-ra», soit la «suppliciation», signifiant «Ô Dieu» (nommément Allah, écrit الله), «exauce et réponds». Dans cette noble culture, il a donné les mots «iman», signifiant «foi», qui a lui-même donné «mou’min», soit le «croyant». À ce propos, on notera qu’on trouve peut-être dans les langages berbères une explication et une confirmation du sens habituel qu’on lui donne puisque ,en langue kabyle, le terme «am-in» signifie «comme ça», dans le langage courant, mais «ainsi soit-il», dans le langage liturgique, se référant à ce qui vient tout juste d’être affirmé dans un contexte religieux.
Quoi qu’il en soit, celui qui le prononce appelle le Souffle créateur à l’exaucer. La Cabale, le livre assez récent de l’ésotérisme juif, le relie à «Kether», la Séphire de la Couronne (associé au centre coronal du système des chakras). Certains voient en lui une variation du son originel «Om» ou «Aum», puisqu’aucun son de la réalité contingente du système solaire n’est plus plein et puissant que lui, mais d’autres préfèrent le fair dériver du mot celtique «awen» qui désigne l’état spirituel de l’être humain. On le traduit généralement par «C’est bien ainsi!», «Qu’il en soit ainsi!»ou «Ainsi soit-il!», «En vérité» ou «C’est ma foi», autant de formules d’autorité pour commander l’accomplissement d’une réalité concrète ou subtile.
Cependant, dans trop de cas, il en est venu à traduire un sentiment d’impuissance et un état passif de résignation face à son destin ou l’attente irréaliste d’un salut par procuration, alors que chacun est le Sauveur qu’il attend. On devrait préférer souhaiter que la Volonté divine s’accomplisse, afin que la sienne s’accomplisse ensuite dans le respect des normes de l’Ordre cosmique ou du Dharma. Car, en sanscrit, on trouve bel et bien un équivalent de ce mot dans le terme «svaha», parfois orthograpié «swaha».
Ainsi, on ne se surprendra pas d’apprendre que le mot «amen» exprime, symboliquement, la stabilité, la fermeté, la solidité, la fiabilité, la vérité, parce qu’il réfère à ce qui qui est vrai, qui est digne de confiance, qui est inébranlable, immuable, imprescriptible au sens catégorique de: «Le Ciel et la Terre pourront passer, mais mes paroles ne passeront pas sans s’accomplir.»
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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre