Se remettre d’un abus émotionnel implique tout d’abord de traiter une expérience traumatisante ayant miné notre estime de soi. Nous devrions pour cela éviter de culpabiliser, l’erreur n’étant jamais commise par celui qui fait confiance, par celui qui donne tout pour une relation. Le “délit” se situe dans la personne qui ment, dans la personne narcissique et malsaine qui fonctionne à travers la manipulation, le chantage et l’abus psychologique.
Nous insistons sur l’importance de ne pas assumer la pleine responsabilité ou la culpabilité pour ce qui est arrivé pour une raison très concrète. Lorsque une personne parvient enfin à quitter une telle relation, il est très fréquent qu’elle-même ou un membre de son entourage pense “mais comment n’ai-je pas mis fin à la relation avant ? Comment ai-je pu être aussi aveugle pour ne pas me rendre compte de ce qui se passait ?”
Ce n’est pas si simple. L’abus émotionnel n’est pas facile à démasquer car ses mécanismes sont souvent très subtils, en même temps sophistiqués. Nous devons par ailleurs ajouter un autre ingrédient, non moins important : l’amour. Parce que nous ne pouvons pas oublier que celui qui aime est têtu, confiant et engagé. Par conséquent, ces mécanismes ne sont pas visibles à l’œil nu et s’ils sont perçus, s’ils sont remarqués, le cerveau applique souvent des stratégies très complexes pour dissuader les doutes, pour émettre un brouillard dense qui empêche de voir clairement ce qui se passe.
Jusqu’à ce que nous le fassions enfin, que nous prenions finalement tôt ou tard pleinement conscience de ce qui se passe, lorsque nous nous observons dans le miroir sans nous reconnaître. La personne qui s’y reflète n’est guère plus qu’une ombre de ce que nous étions avant…
Se remettre d’un abus émotionnel, une situation à laquelle tout le monde ne parvient pas
Le cycle de l’abus émotionnel fonctionne souvent comme une dépendance. Il existe un flux de punition-récompense dans lequel nous nous retrouvons piégés.Nous faisons par moment l’objet d’une attention démesurée, de la plus incroyable affection, passion, mais peut après apparaissent les exigences, la froideur, l’humiliation et les reproches, générant des blessures.
Un traitement convenable est étroitement lié à la maltraitance dans un cerce vicieux où nous nous installons telle une pièce supplémentaire de cette machinerie que contrôle l’agresseur. Laisser cette dynamique, s’en libérer, n’est pas facile. D’autant que nous ne croyons pas qu’en y parvenant, en mettant fin à cette relation, nous mettons fin à la souffrance.
De nombreuses personnes, hommes et femmes, qui quittent finalement une relation abusive considèrent inconsciemment que tout est terminé grâce à cette démarche courageuse. Elles pensent qu’après cette décision, tout ira mieux, qu’après avoir touché le fond tout ira mieux désormais et que la récupération sera immédiate. Il n’en est rien cependant.
Les symptômes montrant que nous n’avons pas surmonté un abus émotionnel
- Sentiments de culpabilité : nous concentrons en nous une certaine colère du fait de ne pas en avoir pris conscience plus tôt, pour avoir perdu autant de temps avec quelqu’un qui nous faisait du mal.
- La culpabilité se mélange avec la colère : nous accumulons tellement de frustration et de colère que nous projetons parfois ce sentiment sur les autres à un moment donné.
- Nous devenons méfiants.
- Nous pouvons traverser des périodes de forte hyperactivité, nous voulons faire de nombreuses choses, nous impliquer dans différents projets, mais nous nous sentons rapidement épuisés, en manque d’énergie.
- Notre image de nous-même, la reconnaissance du moi, ainsi que notre estime de soi restent encore endommagés, vulnérables.
- Nous n’éprouvons plus d’émotions positives avec la même intensité qu’avant, la joie est désormais moins intense, l’illusion moins motivante et les rêves moins optimistes. Nous avons l’impression d’être anesthésiés…
Les clés pour se remettre de l’abus émotionnel
Comme nous l’avons indiqué en introduction, il convient, pour nous remettre d’un abus émotionnel, de réinterpréter notre condition de victime, de sorte que cela n’occupe pas toute notre estime de soi. Laissons de côté ce sentiment de culpabilité et d’impuissance qui à la longue finira par rendre chronique notre état traumatique. Le rôle de victime nous retire du pouvoir et sape davantage notre estime de soi.
Voyons à présent quelles approches, quelles stratégies, nous devrions utiliser.
Se focaliser, nous sommes courageux et nous devons prendre les rênes de notre propre vie
Vous n’êtes pas une victime, vous êtes une personne courageuse qui doit se remettre d’un passé traumatisant. Pour ce faire, vous devez vous concentrer sur le moment présent et prendre les rênes. Vous êtes responsable de votre propre vie, et responsable signifie “celui qui sait répondre face aux choses”, donc, dissuadez votre esprit du sentiment de culpabilité et prenez en charge la situation, votre réalité.
Face à l’angoisse existentielle, se calmer
Se remettre d’un abus émotionnel implique, comme nous l’avons dit précédemment, d’apprendre à être responsable de soi-même dans cette nouvelle étape de notre vie. Toutefois, franchir ce pas nous fait souvent ressentir de l’angoisse, de la peur, de la confusion … Face à de tels sentiments il convient de rester calme.
Être calme, comprendre que personne ne va nous presser pour récupérer au plus vite, comprendre et accepter que toute guérison prend du temps et que nous n’avons donc d’autre choix que de suivre notre propre rythme, de nous écouter et d’accepter toutes nos émotions. Nous prendrons progressivement le contrôle total de tout ce qui nous entoure.
Gestion positive de notre réalité
Il est fréquent, après une relation abusive, d’accumuler de la colère, de ressentir de la méfiance, d’avoir une image négative de soi-même pour se sentir victimes de quelque chose que nous aurions dû stopper plus tôt. Pour éviter de rester attrapé dans ces états, nous devons appliquer une approche plus positive de ce qui nous entoure.
- Si vous ressentez de la colère, canalisez-la, libérez-la.
- Si vous vous sentez seul, parlez à d’autres personnes, avec des groupes de soutien qui ont vécu la même chose que vous.
- Si vous percevez que vous ne progressez pas, que chaque tentative vous ramène à ce point de départ où se trouve l’impuissance et la frustration, demandez de l’aide à un professionnel.
Pour se remettre d’un abus émotionnel, nous devons gérer positivement notre réalité,nous devons appliquer une approche constructive où nous ne manquerons pas de ressources, de soutien, d’ouverture à notre entourage, de thérapies adéquates et de regards nous permettant de retrouver un moi plus lumineux.
Nous pouvons tous sortir du cycle des abus et … nous n’en sortirons pas toujours indemne, c’est évident, mais nous pouvons en ressortir plus fort en construisant une image beaucoup plus digne, résiliente et précieuse de nous-mêmes.
Source: https://nospensees.fr/
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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre