Mais c’est très naïf. Que se passe-t-il en réalité ? On peut supposer que ce loup n’aura aucun mal à attraper une proie. On peut même supposer qu’il mangera littéralement quand il le voudra – bien que cela ne soit pas nécessairement vrai en raison de la faible disponibilité des proies et autres circonstances. Mais que peut y faire la sélection naturelle ? Le loup survit, bien sûr, mais comment cela affecte-t-il les autres loups ? Ils peuvent toujours attraper leurs proies exactement au même rythme qu’auparavant. La sélection naturelle ne peut favoriser ce loup deux fois plus rapide qu’en éliminant les autres loups. Elle ne peut pas plus le faire se reproduire. Elle ne peut tuer d’autres loups que s’ils sont incapables de survivre. Mais la capacité de survie de ce nouveau loup n’a pas diminué la capacité de survie des autres loups. Loin s’en faut puisque lorsqu’ils chassent en meute et capturent une proie ils mangent tous. Dans ce cas, l’avantage est transféré à l’ensemble du groupe, mais l’ensemble du groupe ne transmet pas les gènes du nouveau loup.

Voici pourquoi l’idée stupide de Dawkins sur les gènes égoïstes s’avère ne pas fonctionner : bien que ce loup deux fois plus rapide et sa progéniture puissent facilement survivre, on peut s’attendre à ce que leurs gènes se propagent à peine mieux que par simple dérive génétique. Nous sommes loin des « loups qui évoluent pour devenir plus rapides ». Et notez que ce loup est toujours – peut-être plus que les autres ! – sujet aux blessures, aux maladies, au froid, à la chasse humaine et à tous les autres périls qui pèsent sur les loups – peu importe qu’une telle mutation soit très susceptible d’endommager un autre élément de son génome de loup. Donc, même si une telle étape d’évolution aussi étonnante et improbable soit-elle s’est effectivement produite, une mort malchanceuse de ce loup demeure plus probable. Et cette malchance est généralement bien plus vraisemblable que la mutation elle-même.

Le pouvoir étonnant de la sélection naturelle n’existe pas dans le monde réel tel qu’il existe dans l’imagination de Dawkins. Et que les bactéries unicellulaires – dans lesquelles la sélection naturelle est plus puissante que dans les organismes plus complexes – n’aient pas tellement évolué depuis deux milliards d’années, s’avère être ironique mais très révélateur.

Ce qui nous amène à la fameuse explosion cambrienne, une autre des nombreuses problématiques du darwinisme. Pendant deux milliards d’années, seuls des organismes unicellulaires ont existé, sans que rien de complexe ne soit produit. C’est parfaitement sensé. Ce qui n’a aucun sens – du point de vue darwinien -, c’est que soudainement, en quelque vingt millions d’années, la plupart des phylums [embranchements ou divisions en systématique – NdT] du règne animal sont apparus dans toute leur complexité. Selon le pronostic darwinien, les choses évoluent lentement à un rythme assez constant. L’explosion cambrienne s’oppose totalement à cette théorie. Bien sûr, les darwinistes – qui commencent avec la croyance préformée que l’évolution est vraie et qui tentent ensuite de déformer les faits pour qu’ils correspondent à la conclusion – avancent toutes sortes d’excuses particulièrement boiteuses que nous n’aborderons même pas ici.

Cambrian explosion

L’évolution est lente et progressive. Comme… pas sur cette photo.

Ce qu’il y a d’amusant à considérer, c’est que si quoique ce soit dans cette description est causé par des mutations aléatoires, il s’agit plus probablement du déclin des espèces plutôt que de leur création. La mutation aléatoire est plus susceptible de jouer un rôle dans l’extinction des espèces plutôt que dans leur évolution. L’ironie de ce fait est épique.

Les darwinistes confondent également souvent « compatible avec » et « preuve à l’appui ». Chaque fois qu’ils observent un processus en cohérence avec l’évolution, ils affirment que c’est la preuve de l’évolution. Mis à part le fait qu’il s’agit là d’une erreur, il ne leur vient pas à l’esprit que cette « preuve » est en fait – dans 90 pour cent des cas – également conforme à la principale théorie concurrente – la conception intelligente.

Ascendance commune 

L’ascendance commune n’est pas réellement prouvée. Ce n’est pas un fait ; c’est une interprétation d’un fait, le fait que différents organismes se ressemblent anatomiquement et sont donc vraisemblablement apparentés. Mais s’agit-il d’une ascendance commune ou d’un concepteur commun ? La similitude de conception de différents organismes est tout à fait logique du point de vue de la conception intelligente. Si l’on veut concevoir une nouvelle voiture, sera-t-elle conçue à partir de zéro, y compris en réinventant la roue ? Bien sûr que non. Une voiture semblable à celle envisagée servirait de modèle avant de choisir et d’effectuer les modifications qui feraient d’elle une nouvelle voiture. La similitude de l’anatomie n’est pas une preuve d’évolution, surtout lorsqu’elle correspond parfaitement à la théorie opposée. Bien sûr, c’est là que les darwinistes se ridiculisent tout seuls en déclarant comment Dieu concevrait ou non les choses. Étant des athées matérialistes qui nient l’existence de tout ce qui s’approche d’une idée divine, les darwinistes sont bien sûr les experts en chef sur ce que Dieu ferait ou ne ferait pas.

Si l’on aligne une centaine de voitures différentes et qu’on invite un darwiniste d’une autre planète où il n’y a pas de voitures à regarder, il verra immédiatement l’ascendance commune de ces voitures, l’homologie, et la preuve évidente que ces voitures ont évolué d’un ancêtre unique et qu’il n’y a absolument aucun besoin de conception. Il sera en mesure d’aligner les voitures dans l’ordre dans lequel elles ont probablement évolué. Ce sont des preuves évidentes, non ? Personne n’a conçu les voitures. Cela peut sembler absurde, mais c’est vraiment une analogie assez fidèle de la façon dont les darwinistes « prouvent » l’ascendance commune. Bien sûr, la similitude de structure n’est pas non plus la preuve d’une conception commune ! C’est une simple ressemblance qui s’avère conforme aux deux théories et qui peut être interprétée de différentes façons – comme je l’ai précisé au début de cet article. Mais les darwinistes l’utilisent comme « preuve » de l’évolution, ce qui est une fausse preuve.

L’être humain est un cas spécifique dans lequel je n’essaierai même pas d’entrer. Dans le contexte de l’évolution, l’humain est un sujet tellement controversé que les ouvrages qui lui sont consacré sont légion. La question de savoir comment les êtres humains ont « évolué » pour devenir ce qu’ils sont aujourd’hui implique de nombreux mystères que personne n’a été capable de résoudre de manière satisfaisante. Sauf pour les dommages génétiques tellement graves qu’un enfant puisse en mourir ou un adulte être stérile, la sélection naturelle ne fonctionne pas du tout dans le cas des êtres humains. Les gens plus intelligents se reproduisent-ils plus que les stupides ? Non. Les gens qui font de l’exercice se reproduisent-ils plus que les gens paresseux et obèses ? Non.

Alors, que peuvent vraiment faire les mutations aléatoires et la sélection naturelle ? Jetons un coup d’œil.

Un loup peut-il devenir un chien ou un renard ? Probablement. Si l’on peut même dire qu’il s’agit d’une évolution ; je dirais que c’est juste une adaptation à l’environnement. Ils ont la même structure squelettique, les mêmes organes, la même fourrure, le même nombre de pattes, etc. Seul un changement de taille et de couleur serait nécessaire. De simples mutations peuvent faire l’affaire.

Un loup peut-il devenir un aigle ou un éléphant ? Non. Le hasard, une étape à la fois, ne crée pas d’ailes ou de défenses fonctionnelles là où aucun code génétique le permettant n’était présent auparavant.

Que peut devenir un poisson ? Un autre poisson.

Que ne peut pas devenir un poisson ? Un aigle, un éléphant, une fourmi, un être humain, un palmier, ou tout ce qui n’est pas vraiment un poisson.

Nous pourrions dire que la micro-évolution fonctionne et que la macro-évolution ne fonctionne pas.

Pour résumer rapidement les différentes problématiques du darwinisme :

  • L’origine de la vie est inexplicable (plus d’informations à ce sujet dans la 3e partie).
  • Un code sophistiqué, fonctionnel et complexe ne peut pas survenir accidentellement.
  • Les processus aléatoires ne sont pas créatifs.
  • La plupart des mutations ont peu ou pas d’impact sur la survie, mais dégradent le code.
  • La sélection naturelle est impuissante dans la plupart des cas.
  • La complexité irréductible – ou toute autre complexité décente – ne peut être surmontée par la mutation aléatoire associée à la sélection naturelle.
  • Les mutations délétères surpassent les mutations bénéfiques à des milliers contre une.
  • La chronique fossile ne soutient pas le modèle darwiniste.
  • Les observations et les expériences n’ont montré qu’une adaptation très simple et des gènes endommagés.
  • Les mutations induites par les radiations n’entraînent pas d’amélioration, seulement des dommages.
  • La similitude de la structure n’est pas une preuve de l’évolution.
  • Beaucoup des « preuves » de l’évolution sont connues pour être fausses, mais continuent d’être présentées comme vraies.
  • L’idée qu’avec suffisamment de temps tout est possible, est une erreur.

Comment en sommes-nous arrivés à une théorie du consensus qui semble à ce point erronée ? Je ne blâme pas Darwin. Je pense qu’il a fait du bon travail avec les outils dont il disposait. Je pense que le problème est venu avec un groupe d’individus qui, constatant que cette théorie faisait la promotion d’une vision matérialiste du monde qu’ils avaient déjà, ont décidé de la promouvoir, de façon un peu trop agressive. Au moment où la science a commencé à exposer les problèmes inhérents à cette théorie, ces individus avaient beaucoup investi pour entretenir le mythe. La théorie de l’évolution est passée de la science à un dogme utilisé pour soutenir l’idéologie du matérialisme et de l’athéisme. Je m’en fiche si les gens veulent être matérialistes et athées, mais quand ils utilisent leurs opinions pour déformer la science et obscurcir la vérité, cela me pose un problème. Ce dogme nous a fait reculer de plusieurs décennies, et peut-être plus si la trajectoire n’est pas corrigée bientôt.

Comme l’a montré la science depuis environ un demi-siècle, la combinaison mutation aléatoire + sélection naturelle a un champ d’application très limité, et quelque chose d’autre doit donc rendre compte de toute la complexité de la vie qui se manifeste autour de nous.

Si les théories créationniste et darwiniste n’ont pas les réponses, alors vers quoi se tourner ?

Le créationnisme est un conte de fées soutenu par un livre douteux, et le darwinisme est une science zombie pleine d’illusions qui s’efforce de garder en vie ce qui est mort depuis longtemps. Comment expliquer alors cette vie foisonnante autour de nous ? C’est là que nous entrons dans un domaine plus spéculatif. Vous êtes libre de tirer vos propres conclusions, mais je vais vous faire part de quelques suggestions qui pourraient valoir la peine d’être considérées.

L’évolution pourrait se produire – au moins dans une certaine mesure – par d’autres moyens que la mutation aléatoire. Il s’avère que c’est une des suggestions que propose Perry Marshall dans son livre Evolution 2.0. Voici une partie de son résumé :

  • Le néo-darwinisme prétend que mutation aléatoire + sélection naturelle + Temps = Évolution.
  • La mutation aléatoire est une perturbation et les perturbations sont dommageables.
  • Les cellules réarrangent l’ADN selon des règles précises (transposition).
  • Les cellules échangent de l’ADN avec d’autres cellules (transfert génétique horizontal).
  • Les cellules communiquent entre elles et éditent leurs propres génomes avec un langage incroyablement sophistiqué.
  • Les cellules activent et désactivent le code pour elles-mêmes et leur progéniture (épigénétique).
  • Les cellules fusionnent et coopèrent (symbiogenèse).
  • Espèce 1 + espèce 2 = nouvelles espèces (hybridation). Nous savons que les organismes s’adaptent rapidement parce que les scientifiques produisent chaque jour de nouvelles espèces en laboratoire.
  • Mutation adaptative + sélection naturelle + Temps = Évolution 2.0.

Tous ces paramètres, de la transposition à l’hybridation, sont des processus qui élargissent l’information contenue dans le code génétique. Ils ne sont pas tout à fait aléatoires, ils affichent des signes d’intelligence ou de dessein et produisent des résultats plus avantageux que la mutation aléatoire. Ils sont notoires depuis plusieurs décennies mais même si (ou parce que ?) ces processus fournissent quelque chose de plus significatif que le hasard, les darwinistes tendent à les ignorer. L’ouvrage de Marshall les explique tous en détail. Je n’en parlerai pas ici, mais il est clair qu’il s’agit de processus évolutifs comportant plus d’avantages qu’aucune circonstance fortuite ne pourra jamais ambitionner atteindre. Pour établir une distinction avec la mutation aléatoire, la somme de ces processus est nommée mutation adaptative par Marshall.

Les darwinistes s’en tiennent obstinément à leur idée que « le hasard améliore les choses et crée de l’ordre ». Ils n’aiment pas Dieu, et apparemment ils n’aiment aucune forme d’intelligence non plus. Marshall donne un exemple de cette esquive :

« En 2009, le célèbre athée Richard Dawkins a publié son épais best-seller Le plus grand spectacle du monde. Il y affirme que l’évolution est déterminée par des changements aléatoires dans les gènes. Il est intéressant de noter que dans l’ensemble des 450 pages que constitue Le plus grand spectacle du monde

  • La symbiogenèse n’est jamais mentionnée.
  • Le transfert horizontal de gènes est brièvement abordé une fois, minimisé et présenté comme un transfert d’une espèce à l’autre n’existant qu’en de très rares occasions.
  • L’épigénétique reçoit une petite note de bas de page au chapitre huit. Il s’en détourne avec désinvolture en la considérant comme un « modeste mot à la mode » et une « théorie confuse qui jouira de quinze minutes de gloire ». (Au moment d’écrire ces lignes, l’« épigénétique » est l’un des principaux domaines de la génomique et apparaît 129 000 fois dans Google Scholar [service de Google permettant la recherche d’articles scientifiques – NdT]. Le nombre d’occurrences a doublé au cours des deux dernières années – il s’agit clairement d’un domaine de recherche captivant.)
  • La transposition n’est jamais mentionnée.
  • La duplication des génomes n’est jamais mentionnée.

Pourquoi Dawkins n’a-t-il pas accordé jusqu’à trois pages aux cinq mécanismes d’évolution les mieux documentés ? Pourquoi se comporte-t-il comme si les cinquante dernières années de microbiologie et les milliards de dollars de recherche n’avaient jamais existé ? L’ancien « Professeur de compréhension des sciences par le grand public » de l’université d’Oxford a écrit l’un des ouvrages sur l’évolution les plus populaires de la dernière décennie, qui a bénéficié d’impressionnantes couvertures médiatiques et pour lequel il a reçu de larges avances financières.

Alors pourquoi ne mentionne-t-il rien de tout cela ? »

Parce que Dawkins a son propre agenda et qu’après toutes ces années il est peu susceptible d’en changer. Son livre était censé démontrer la véracité de l’évolution. Mais tout du long, il mentionne simplement quelques faits et les explique avec la théorie de l’évolution plutôt que d’expliquer la théorie de l’évolution avec quelques faits. Je ne pense pas qu’il comprenne grand-chose aux faits, aux preuves ou à l’objectivité. En raison de toutes les idées fausses qu’il avance dans ses ouvrages, les lire risque d’empirer la connaissance de la vie et de la biologie que l’on pourrait avoir.

Toutefois, je ne sais pas ce que la théorie de l’évolution 2.0 peut vraiment expliquer. Je ne pense pas que cela puisse nous faire passer du poisson au tigre, et je ne crois pas un seul instant qu’elle ait pu générer l’explosion cambrienne. La raison en est simple : s’il s’agit d’un élément que les organismes ont toujours eu à leur disposition, l’utiliser mille fois plus lors d’une période spécifique et relativement courte que durant toutes les autres époques ne semble pas avoir de cause explicable. C’est aussi la raison pour laquelle les mutations aléatoires seraient tout aussi impuissantes à expliquer l’explosion cambrienne – même si elles fonctionnaient décemment, ce qu’elles ne font pas. En fait, il semble qu’aucun processus naturel puisse expliquer l’explosion cambrienne. La perception du saut dans l’évolution y est tellement phénoménale qu’il semble improbable que les conditions puissent changer si radicalement que la vie soit soudainement en mesure d’évoluer d’elle-même à un rythme plus rapide que jamais de plusieurs ordres de grandeur.

Il m’apparaît plutôt qu’il a été décidé d’intensifier l’expérience de la « vie sur Terre ». Mais avant d’en arriver là, un autre problème significatif se pose.

L’origine de la Vie 

L’origine de la vie ne préoccupait pas Darwin. Il est simplement parti du principe que la vie avait commencé d’une manière ou d’une autre et son intérêt portait spécifiquement sur la façon dont elle avait évolué à partir de là. Au XXe siècle, les néo-darwinistes se devaient bien sûr d’améliorer la théorie darwinienne pour être un tant soit peu pris au sérieux, mais cette ambition leur a glissé entre les doigts. Si l’on veut savoir ce qu’il s’est produit « au début » et que l’on consulte la littérature appropriée, le résultat s’avère frustrant parce qu’il n’y a aucune réponse. De nombreuses spéculations dont beaucoup sont assez stupides, mais rien de précis.

On peut y découvrir des affirmations comme « la transition d’entités non vivantes à des entités vivantes n’a pas été un événement unique mais un processus graduel d’une complexité croissante ». En quoi cela a-t-il un sens ? Comment fait-on pour passer progressivement de la non-vie à la vie ? Quelles sont les étapes intermédiaires ? Des organismes qui ne sont pas morts mais pas tout à fait vivants non plus ? Des zombies ? Autant se battre contre des moulins à vent. En fin de compte, après avoir lu de nombreuses tentatives infructueuses pour expliquer comment la vie a émergé de la non-vie, on constate que la seule vraie réponse est que personne n’en a tout simplement la moindre idée. Quiconque vous dit savoir comment la vie s’est manifestée à partir de la matière morte – ou plutôt, « rien » – vous ment ou s’illusionne.

Il y a la tristement célèbre expérience Miller-Urey qui fut en son temps saluée comme un grand progrès parce qu’on pensait qu’elle démontrait l’apparition spontanée dans la Nature de certains acides aminés. Cette expérience fut aussi présentée comme la preuve de la création des « éléments constitutifs de la vie », expression problématique parce que fallacieuse. Les acides aminés construisent des protéines, et celles-ci sont essentielles au sein des organismes vivants. Toutefois, obtenir quelques acides aminés et prétendre avoir pour ainsi dire créé la vie revient à griffonner quelques symboles aléatoires sur un morceau de papier et se flatter d’avoir quasiment conçu un langage. On est loin de produire quoique ce soit qui s’apparente de près ou de loin à la vie juste avec quelques acides aminés. Tout comme lorsqu’on a « si », « alors » et « autrement » ne revient pas à posséder un programme informatique, même si ces trois mots peuvent être considérés comme les éléments constitutifs d’un code logiciel. Et même si les bons acides aminés se sont assemblés en grand nombre et dans le bon ordre pour former une protéine – ce qui s’avère pure fantaisie -, alors quoi ? On a une protéine, mais sans une cellule pleinement fonctionnelle, que peut-elle faire ? Absolument rien.

La bactérie est prétendument la première forme de vie. Pour se reproduire, les bactéries ont besoin d’ADN, de différentes versions d’ARN, de certaines enzymes, de ribosomes, etc. Tout ces composants sont beaucoup trop complexes pour être assemblés lors d’une circonstance fortuite. L’ADN lui-même est trop complexe pour être combiné de façon hasardeuse – peu importe le temps que cela prend – sans omettre le fait que les autres composants demeurent nécessaires à son fonctionnement. L’ADN est un code plus sophistiqué que tout ce que nous avons jamais conçu, et il n’y a absolument aucune chance qu’il soit le fruit d’une circonstance fortuite. Nous ne connaissons qu’un seul moyen de créer un code : que sa conception émane d’un esprit intelligent.

Voici le commentaire de Marshall à ce sujet : « Origine de la vie : La théorie de l’information révèle que les codes exigent un concepteur ou un processus naturel non découvert qui génère des codes ». Si vous découvrez un processus naturel qui génère des codes, vous pouvez gagner cinq millions de dollars US [le montant des gains s’élèvent à dix millions de dollars US depuis le 31 mai 2019 – NdT]. Oui, c’est quelque chose que Marshall offre, et ce depuis un certain temps [août 2017 – NdT]. Vous pouvez suivre ce lien pour lire le règlement du concours. Si vous découvrez comment l’ADN a pu se manifester spontanément, vous deviendrez riche et le darwinisme aura peut-être une chance de survivre à son évolution. Personne n’a encore à l’évidence réclamé le prix, et il est peu probable que qui que ce soit le réclame puisque les codes exigent vraiment un concepteur, parce que c’est ainsi que tous les codes que nous connaissons ont été créés.

L’ADN est une base de données – de manuels d’instruction à l’usage des structures et des processus complexes – dont l’immensité est incompréhensible… Qu’un système moléculaire aussi sophistiqué que l’ADN ait été conçu est une évidence. Personne n’a été en mesure d’offrir une alternative plausible. Les darwinistes font – désespérément – de gros efforts mais restent enlisés dans « nous n’en avons pas la moindre idée » ou insistent stupidement sur le fait que c’était un accident. Comme je l’ai mentionné, une cellule en mesure de se reproduire doit être bien plus complexe que l’ADN lui-même. Ce genre de complexité exige une conception. Certaines personnes assimilent le dessein intelligent à Dieu, parce qu’apparemment elles manquent à la fois d’imagination et de bon sens. Une voiture est le produit d’un dessein intelligent. Internet est le produit d’un dessein intelligent. Ont-ils été conçus par Dieu ? Alors pourquoi irait-on s’imaginer qu’un dessein intelligent signifie Dieu ? Je ne suis pas sûre de savoir quelle partie des mots « intelligent » ou « dessein » s’apparente à « Dieu ».

Les propriétés mêmes de l’ADN nous signalent qu’il est très probablement le produit d’un dessein, et que son concepteur a dû être bien plus intelligent que nous. Qui cela peut-il être, alors ? Qui qu’ils soient, ils ne sont clairement pas là pour nous donner une chance de discuter avec eux. Mais voyons les choses sous un autre angle. Nous interférons nous-mêmes avec l’ingénierie génétique depuis un certain temps et peu de chose nous empêche de semer de la vie sur une autre planète – si nous en trouvons une où les conditions sont favorables. Donc, d’un point de vue logistique, il n’y a aucune raison pour que la vie sur Terre n’ait pas été semée par quelque être qui nous soit semblable. C’est bien plus plausible que la magie créationniste de « Dieu a tout créé » et la magie darwiniste de « MDR tout arrive juste par hasard ».

Mais si nous devions semer la vie ailleurs, nous serions dans l’obligation d’utiliser l’ADN terrestre, parce que nous sommes loin d’être en mesure de vraiment créer une nouvelle vie. Pensez-y ; malgré toutes nos connaissances et notre intelligence et même si nous avons une compréhension basique du fonctionnement de l’ADN, nous ne sommes toujours pas en mesure de concevoir un code pour créer la vie. Et malgré cela, les darwinistes croient que la vie se crée toute seule, par une « circonstance fortuite ». Mais si quelqu’un avait semé la vie sur Terre, il aurait probablement été constitué de la même structure d’ADN que celle utilisée, ce qui ne fait que déplacer la question des « premières origines » sur « eux » et n’explique pas l’origine de l’ADN, mais expliquerait la vie sur Terre.

Quoi qu’il en soit et quel qu’en soit le responsable, il est manifeste que le code immensément sophistiqué de la vie sur Terre est le produit d’une conception intelligente quelle qu’elle soit. Cette conclusion inévitable n’est pas moins valable sous prétexte que nous ne sommes pas encore en mesure de connaître le concepteur. Et il n’y a aucune raison de s’en remettre à Dieu pour la réponse. Pour être impartial, il n’est pas plus irraisonnable de penser qu’une entité que nous appellerions Dieu ait pu créer la Vie initialement. Il n’y a peut-être aucune preuve à l’appui mais il n’y a pas plus de preuves contre – du moins en théorie. Et rappelez-vous, le darwinisme est une théorie !

Au fur et à mesure que l’on s’habitue à l’idée que le concepteur n’a pas besoin d’être Dieu, il devrait être plus facile de comprendre toute éventuelle imperfection dans la conception. Si nous semions la vie sur une autre planète, je suis sûr qu’il y aurait beaucoup d’erreurs. Dawkins se moque régulièrement dans ses ouvrages de la théorie du dessein intelligent avec des questions telles que « qui, avec un esprit sain, concevrait ceci ? » et « pourquoi un concepteur intelligent l’élaborerait-il de cette façon ? ». Dawkins estime connaître si parfaitement la biologie de toutes les créatures qu’il sait comment tout organisme fonctionne et a fonctionné dans le passé, et il concevrait tellement mieux les choses qu’il s’arroge le droit de juger ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Dawkins a vraisemblablement scruté de près les millions de produits absolument parfaits et sans défauts que les êtres humains ont conçu puisqu’il sait également que la conception se doit d’être parfaite.

La dernière chose que je veux mentionner ici est la conscience. Enfant du matérialisme, le darwinisme écarte la conscience comme s’il s’agissait d’une sorte d’effet secondaire. C’est, à mon avis, l’une des plus grosses erreurs jamais commises en science. Si l’on écarte la moitié de l’Univers de nos équations, comment s’attendre à ce que le résultat ait un sens ? C’est d’autant plus embarrassant que nous savons depuis longtemps grâce à la mécanique quantique que l’esprit peut affecter la matière. La question que l’on devrait probablement se poser est donc la suivante : la conscience pourrait-elle affecter l’ADN d’une manière quelconque ? Par exemple, certains états mentaux ou émotionnels prolongés pourraient-ils activer et désactiver les gènes ? Peut-il y avoir une sorte d’accordage entre le corps et l’esprit ?

À l’évidence, nous ne savons rien avec certitude dans ce domaine – la faute au matérialisme qui sous-tend la science moderne – puisque personne n’effectue ce type de recherche, mais beaucoup considèrent qu’il s’agit d’un axe d’investigation légitime. Le matérialisme ne peut pas expliquer l’ADN et la vie, et le darwinisme ne peut pas expliquer l’évolution, alors réfléchir au rôle que la conscience serait susceptible de jouer pourrait en valoir la peine. Et si la conscience y a un rôle, il n’est probablement pas aléatoire et doit certainement rendre compte d’un concept plus constructif que les mutations aléatoires. Si le créationnisme et le darwinisme/matérialisme ne parviennent pas à décrire la réalité, la réponse essentielle est d’explorer d’autres options avec un esprit ouvert.

Alors bien sûr, si l’on pense que le matérialisme est un fait avéré, que tout est matière et que la conscience n’est qu’une illusion, on ne peut pas adhérer à ces idées, ce qui revient à avouer être un robot biologique génétiquement programmé, sans libre arbitre, sans but, sans valeurs, un être pour qui la vie n’a finalement aucun sens. Il est vain de débattre de quoi que ce soit avec de telles personnes car toute discussion ne peut qu’être l’inévitable résultat prédéterminé et sans signification de nos gènes. (Oui, le matérialisme est à ce point stupide qu’il est inutile de perdre plus de temps là-dessus.)

Le tableau d’ensemble 

Comment tous ces éléments s’imbriquent-ils ?

L’ADN a dû être conçu. Je suis disposé à explorer d’autres options, mais à moins que quelqu’un ne gagne ces dix millions de dollars US pour avoir découvert comment le code le plus sophistiqué qu’il nous est donné de connaître a pu s’auto-assembler accidentellement, le dessein intelligent est la seule réponse qui ait un sens selon moi. S’il existe un concepteur, il est raisonnable de supposer que la vie sur Terre est venue de l’extérieur. Puis la mutation aléatoire et la sélection naturelle lui ont succédé et la vie a modestement entrepris de s’adapter et de se diversifier. Gardez à l’esprit que rien de complexe n’a « évolué » depuis deux milliards d’années. Cette époque est en fait conforme au darwinisme.

Je pense que lors de l’explosion cambrienne « quelqu’un, quelqu’être » a dû ajouter plus – bien plus – de formes de vie parce qu’il n’existe à notre connaissance aucun processus naturel en mesure d’expliquer rationnellement ce type de saut quantique. La « circonstance fortuite » n’est pas une explication sérieuse. De telles interventions se sont probablement répétées à maintes reprises et les périodes subséquentes aux catastrophes de grande ampleur et aux phénomènes d’extinction sont de bons candidats.

En dehors d’un nombre méconnu de telles interventions, la vie sur Terre est laissée à elle-même. Cela signifie que le processus darwiniste de mutation aléatoire associée à la sélection naturelle représente une partie de l’adaptation, que la mutation adaptative décrite dans Evolution 2.0peut en représenter d’autres, et si la conscience joue un rôle – ce qui est difficile à savoir à cause de l’attention minimale que lui accordent les scientifiques – alors la conscience peut aussi être responsable d’une forme d’évolution, voire potentiellement plus que les autres mécanismes.

Tout au long de la majeure partie de l’histoire de la vie terrestre, ces processus naturels étaient seuls au monde. En ce qui concerne tous les « chaînons manquants » et les apparents sauts quantiques, une forme d’intervention intelligente extérieure semble être l’explication la plus probable, car nous n’avons aucune alternative scientifiquement plausible. En fin de compte, la complexité fonctionnelle ne se produit pas sans une certaine intelligence pour l’appuyer.

Nous n’avons certainement pas toutes les réponses et nous n’en trouverons peut-être pas dans un proche avenir, mais nous pouvons aller de l’avant, dans la bonne direction, en rejetant les idées qui contredisent la science. Les changements aléatoires n’améliorent pas la fonctionnalité. L’idéologie n’est pas la science.

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Littérature recommandée

Michael J. Behe – Darwin’s Black Box (1996) – La boîte noire de Darwin (2009 pour la version française)
Michael J. Behe – The Edge of Evolution (2008)
Michael J. Behe – Darwin Devolves (2019)
Jonathan Wells – Icons of Evolution (2002)
Perry Marshall – Evolution 2.0 (2015)
John Sanford – Genetic Entropy & the Mystery of the Genome (2005)