Alors que le record du nombre de grimpeurs venus se mesurer à l’Everest pourrait être encore battu cette année, des tonnes de déchets continuent à joncher les pentes de celle que les Népalais surnomment Sagarmāthā. Une fois ramassés, il faut ensuite s’en débarrasser.
On savait le plus haut sommet du monde devenu, depuis l’avènement des expéditions commerciales dans les années 1990, une véritable poubelle à ciel ouvert. Cette année encore, une dizaine de tonnes de déchets, échelles en aluminium, tentes fluorescentes, canettes et autres objets abandonnés par les alpinistes ont été recueillis sur les pentes de l’Everest par des équipes népalaises et doivent maintenant être recyclés.
Quatorze personnes dépêchées par le gouvernement de Katmandou ont ainsi passé six semaines entre le camp de base vers le « toit du monde » et le camp numéro 4 – le plus élevé de tous – à près de 8.000 mètres d’altitude, pour y ramasser des objets en plastique, comme des bouteilles ou du matériel d’escalade hors d’usage, ou encore des récipients d’excréments humains.
Ramasser, oui, mais traiter ensuite
Avec le réchauffement climatique, la fonte des glaciers met à jour des détritus abandonnés par les grimpeurs au fil des décennies, peu soucieux des traces qu’ils pouvaient laisser derrière eux. Des sacs entiers de déchets ont ainsi été acheminés vers la capitale népalaise par des hélicoptères de l’armée ou à bord de camions qui sont descendus vers la vallée le long de routes sinueuses. Ces tonnes de détritus sont désormais destinées au recyclagedans une usine locale qui a pris possession de la marchandise mercredi 5 juin 2019, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement.
« Nous avons recueilli (les déchets) mais les gérer est également très important », a déclaré à la presse le responsable du département du Tourisme au Népal, Dandu Raj Ghimire. Les détritus seront triés manuellement et recyclés en conséquence. « Il y a généralement beaucoup de métal, d’aluminium, de verre, de métal léger et lourd qui peuvent être aisément recyclés », a expliqué Nabim Bikash Maharjan, de l’organisation Blue Waste to Value. Certains éléments seront dirigés vers une usine de Katmandou.
Une ascension « consignée »
Le nombre des alpinistes venus du monde entier à l’assaut de l’Everest (8.848 mètres d’altitude) ne cesse de grandir, représentant un véritable casse-tête pour les autorités. Le Népal avait exigé il y a six ans un dépôt de 4.000 dollars par équipe d’alpinistes, remboursable si chaque grimpeur ramenait de son expédition au moins huit kilos de déchets. Mais seulement la moitié des alpinistes ramène leurs déchets.
La Chine a interdit en février 2019 aux non-grimpeurs de gagner le camp de base vers l’Everest au Tibet, afin de tenter de nettoyer les pentes menant au sommet. Des centaines de grimpeurs ont gagné la saison actuelle le « toit du monde » et leur nombre total pourrait dépasser le record de 807 grimpeurs atteint en 2018.
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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre