Côté climat, c’est le monde à l’envers.

Dans ce qui semble désormais un phénomène annuel, les températures au pôle Nord vont atteindre voire dépasser le point de congélation (0 degré) cette semaine alors que les océans Pacifique Nord et Sud envoient de l’air anormalement doux vers l’Arctique.

Au même moment, la banquise de l’Arctique arrive à une température record avec d’effrayants effondrements de glace le long de la côte ouest de l’Alaska, entre l’Alaska et la Russie. La disparition de la banquise dans la mer de Béring expose les populations côtières de l’Alaska et notamment la Petite Diomède, habitée par quelque 200 Inuits, à des orages violents accompagnés d’une montée des eaux.

Des vidéos de l’île, qui est à la frontière avec la Russie, montrent les hautes vagues qui s’écrasent sur le littoral quand normalement, en hiver, une bande de glace protège l’île des vagues.

L’Arctique a chaud, l’Europe a froid

C’est comme si quelqu’un avait ouvert la porte du réfrigérateur de la planète, laissant l’air froid s’échapper des régions qu’il occupe normalement pour l’emmener vers l’ouest des États-Unis et l’Eurasie, et transformant le frigo est un endroit inhabituellement chaud. En Europe, les vents surnommés « La Bête de l’Est » par les Britanniques vont pousser les températures glaciales de la Russie et de la Scandinavie vers l’ouest, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, entraînant aussi de potentielles chutes de neige.

Ce phénomène est en partie dû à une déchirure dans le vortex polaire, cette dépression située dans les plus hautes altitudes de l’atmosphère qui garde normalement l’air froid près des pôles du globe. Un « vortex jumeau » s’est installé au-dessus du Canada et de l’ouest des États-Unis, et un autre en Eurasie. Alors désormais beaucoup de ces zones sont plus froides que ne l’est l’Arctique en ce moment.

La glace de l’océan Arctique est à son plus bas niveau jamais enregistré depuis que le début de l’ère des satellites en 1979. L’ampleur et la vitesse à laquelle la banquise fond au cours du XXIe siècle, associées au réchauffement de la surface de l’océan dans cette région, n’avaient encore jamais été observées au cours des 1 500 dernières années.

Dans la mer de Béring en particulier, le niveau de la banquise a atteint des records vers le bas tout au long de l’automne et de l’hiver. Comme effrayée par un fantôme, une grande partie de la glace qui couvrait la région s’est évaporée au cours du mois de février, une période où elle devrait normalement être au sommet de son étendue et de son épaisseur.

Une projection numérique montre la hausse des températures par rapport à la normale près du Pôle Nord pour le 26 février 2018.

EATHERBELL ANALYTICS

Les températures dans certaines parties de l’Arctique, pôle Nord inclus, pourraient s’élever jusqu’à 7 degrés au-dessus de la moyenne cette semaine. Déjà la station météo du Cap Morris Jesup au Groenland, la plus au nord du globe, a dépassé la température de congélation de 0 degré à cinq reprises depuis le 16 février. Et cette station n’est qu’à 650 km du pôle Nord.

Auparavant, cette température n’avait été enregistrée que brièvement en février 2011 et février 2017 à cette station météo. Mais depuis ce mois-ci, la température a dépassé 0 degré les 16, 17, 18, 20 et 21 février – une vague chaude extrêmement rare.

Au moment où l’Arctique se réchauffe donc, les températures vont descendre de 1,5 degré sous la normale à travers presque toute l’Europe, de Moscou à Londres.

Une projection des températures anormales en Europe pour le mardi 27 février 2018 qui montre l’étendue du courant froid.

WEATHERBELL ANALYTICS

Il y a traditionnellement un large potentiel de variation des températures dans l’Arctique, même en hiver lorsqu’il fait nuit pendant 24 heures, puisque les systèmes orageux peuvent amener différentes masses d’air dans la région et modifier significativement les températures.

Le réchauffement de l’Arctique est deux fois plus rapide que dans le reste de la planète

Cependant, ce qu’il se passe cette année est véritablement étrange – même si on aurait pu s’y attendre puisque le réchauffement de l’Arctique est deux fois plus rapide que dans le reste de la planète, en réponse à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

D’après le chercheur sur le climat Zack Labe, la température dans une zone proche du pôle Nord est en ce moment la plus haute jamais enregistrée en février depuis 1958.

Une étude publiée dans la revue Nature sur un phénomène chaud observé au pôle en 2015 montre que ces événements sont de plus en plus intenses, ce qui signifie que les températures extrêmes sont de plus en plus extrêmes, surtout lorsqu’on les compare à la moyenne globale du réchauffement de l’Arctique.

Les scientifiques qui étudient le climat en Arctique ont depuis longtemps sonné l’alarme sur la vitesse à laquelle les humains altèrent le climat. Cet hiver, qui s’ajoute à des événements de réchauffement extrême au cours des dernières saisons, le prouve encore une fois.

Source: http://mashable.france24.com/


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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre