Albert Einstein avait certes prédit l’existence des trous noirs, mais il ne pouvait pas se douter que sa théorie de la relativité mènerait l’humanité à en photographier un plus de 100 ans plus tard. C’est pourtant ce qui est arrivé, mercredi, et au centre de cet exploit, on retrouve une scientifique américaine de 29 ans, Katie Bouman.

Originaire de l’Indiana, dans le Midwest, la jeune femme a fait des études en génie électrique avant d’obtenir une maîtrise et un doctorat de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT).

Son professeur de sciences de 8e année se souvient d’elle comme d’une fille soucieuse du détail. « Elle a toujours été ordonnée et organisée, ses notes de laboratoire étaient toujours très détaillées », s’est remémoré Phil Pusey, de l’école secondaire West Lafayette, dans un quotidien local(Nouvelle fenêtre) jeudi.

Le rôle de la jeune femme dans la réalisation de la première photographie au monde d’un trou noir à 55 millions d’années-lumière de la Terre? Rien de moins que la création de l’algorithme qui a traité les 5 242 880 giga-octets nécessaires à sa création.

Les données provenaient de huit observatoires reliés entre eux par des astronomes, genre de super-télescope baptisé l’Event Horizon Telescope (EHT).

Au MIT, en juin 2016, Katie Bouman dirige une équipe du laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle. C’est là que l’algorithme est mis au point, avec l’aide du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics et de l’Observatoire Haystack du MIT.

La Dre Bouman, qui enseignera l’informatique et les mathématiques au California Institute of Technology en septembre, ne se fait pas prier pour partager le crédit de sa découverte avec ses collègues.

« Personne n’aurait pu y arriver seul. Nous avons réussi grâce à la participation de nombreuses personnes aux parcours différents », a-t-elle écrit sur Facebook(Nouvelle fenêtre) mercredi.

Reste qu’elle avait déjà prédit que cela allait se passer, et ce, en novembre 2016, lors d’un TED Talk(Nouvelle fenêtre).

« Bien que nous ayons une idée de ce à quoi pourrait ressembler un trou noir, nous n’en avons jamais photographié un. Cependant, vous serez peut-être surpris d’apprendre que cela pourrait bientôt changer. Nous verrons peut-être notre première photo d’un trou noir dans les années à venir. Pour obtenir cette première image, il faudra une équipe internationale de scientifiques, un télescope de la taille de la Terre et un algorithme pour obtenir l’image finale », avait-elle dit alors.

Une chercheuse junior

Le plus impressionnant dans tout ça? La jeune femme était loin d’être la plus expérimentée de l’équipe quand elle a mis au point l’algorithme. « Elle était une partie importante de l’une des sous-équipes d’imagerie », a déclaré Vincent Fish, chercheur scientifique à l’Observatoire Haystack du MIT, à CNN.

« L’une des idées que Katie a apportées à notre groupe d’imagerie est qu’il existe des images naturelles, a-t-il expliqué. Pensez simplement aux photos que vous prenez avec votre appareil photo – elles ont certaines propriétés. Si vous savez ce qu’est un pixel, vous avez une bonne idée de ce qu’est le pixel à côté. »

Par exemple, il y a des zones qui sont plus lisses et des zones qui ont des limites nettes. En astronomie, les images partagent ces propriétés, que vous pouvez coder mathématiquement, a encore expliqué M. Fish.

Des membres juniors comme la Dre Bouman ont contribué significativement au projet, a-t-il ajouté. Bien sûr, des scientifiques chevronnés ont travaillé au projet, mais la partie imagerie était surtout dirigée par des chercheurs débutants, comme des étudiants diplômés et des postdoctorants.

Avec les informations de CNN

[Source] https://ici.radio-canada.ca/


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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre