La fin des certitudes a commencé avec le naufrage du Titanic. Le scientisme, le positivisme et l’industrie triomphante du 19e siècle se sont effondrés avec l’ego des concepteurs du giga paquebot. Grâce à ses multiples chambres étanches, il était garanti insubmersible. Il a coulé à sa traversée inaugurale.
Père du positivisme, Auguste Comte s’imaginait non sans naïveté que la Science était déesse et qu’elle allait donner aux humains le fin mot de toute l’histoire. Bientôt, confiait-il, nos chercheurs n’auront plus rien à découvrir. La suffisance est le pire ennemi du guerrier qu’il se doit de combattre sans cesse. Gageons que l’auguste Comte n’en était pas un. Au lendemain du naufrage, ce n’est pas seulement l’ego de quelques industriels, c’est tout l’ego social qui a brutalement lâché prise. Les grandes crises économiques, à l’imitation des paquebots, sont devenues planétaires. Un doute profond, viscéral, s’est emparé de toute la société « moderne »comme on disait alors. Copiant le naufrage du Titanic, l’édifice de la science infaillible n’a cessé de s’effriter.
Le cantique des quantiques
Les siècles changent à date fixe, pas les époques. Vue du 22e siècle, la véritable entrée dans le 21e siècle sera septembre 2011. C’est la date que l’histoire retiendra, car elle marque une nouvelle époque. Vue d’ici, c’est la fin du Titanic qui a signé l’entrée du monde dans le 20e siècle. Suivront deux guerres mondiales, la grande et l’infâme. Sans doute n’en font-elles qu’une seule, une guerre de trente ans. Chienne de guerre, drôle de guerre, pute de guerre. Le doute en a remis des couches.
Pour nos élites intellectuelles, l’heureux temps des certitudes tranquilles s’estompait sous les bruits de bottes. Le coup fatal est venu de la physique, la science reine. Il a été donné par Einstein et surtout par son concurrent direct, Max Planck et la théorie des quanta. Avec sa relativité généralisée, Einstein a décimé les savants. Avec son chat mort-vivant, Schrödinger a tué les survivants. La physique quantique a tiré le tapis sous les pieds de la science vacillante. Et sous le tapis, il n’y avait que du vide. La science est tombée. Au service du profit, elle n’a plus l’esprit créatif. Paillasson de la technologie, elle a perdu la rigueur et l’objectivité. A présent, pauvre science, elle se berne et nous ment.
Un siècle après l’abomination du Titanic, un film et ses juteux produits dérivés ont permis d’engranger des millions de dollars. Après la machine, voici l’hyper-communication, la gadgétomanie et le tout-connecté sont nos nouveaux ennemis intimes qui nous tuent à petits feux. Ceux qui en tirent profit cherchent à nous rendre tous crétins comme des lapins, et tout joyeux, nous jouons leur jeu. Mais soyons sincères. Au-delà du jeu, au-delà des multiples distractions stupides que nous offre le nouveau marché planétaire, il y a une petite voix qui n’y croit pas. Tout ça c’est du vent, murmure-t-elle. Le doute s’installe à des profondeurs confondantes.
Putain, ça penche !
On voit le vide à travers les planches ! (source)
7 milliards de Truman
Les blockbusters d’Hollywood plaisent encore plus quand ils décrivent l’indicible. Mettre en image les réalités de l’au-delà, quel service inestimable !… Les fabuleux fous enfantins et friqués qui les conçoivent seraient des prophètes s’ils n’étaient pas étasuniens. Kubrick, Lucas, Coppola, Spielberg, Eastwood, Scorcese, Shyamalan, Nolan, Tarantino, Weir, les Wachowski, les Coen, merci de nous faire si bien la courte-échelle ! Après Matrix, Inception, The Truman Show, sommes-nous aussi sûrs d’être réels ? Elon Musk pense le contraire. Selon lui, ce monde a toutes les chances d’être virtuel, et nous aussi. Ce n’est plus seulement la science qui est remise en question, ni la technologie dévorante. C’est notre existence même dont on peut douter.
Qui sommes-nous ? Sept milliards de Truman dans un super show galactique ? Avec combien de spectateurs ? Et pour les voir, va-t-il falloir se cogner aux parois du bocal ? Ma dernière certitude intime, je pense — ou plutôt je vis donc je suis, la dernière bribe de raison raisonnante dans un monde en déliquescence, le dernier éclat de santé mentale vient de s’éteindre avec mon rire. Qui m’observe sans relâche ? Qui se cache derrière la glace sans tain ? Dieux ou diables ? Les psychiatres étasuniens ont pondu le syndrome de Truman pour désigner ceux qui se sentent observés sans cesse. Ça prouve déjà qu’ils existent, et que ce ne sont pas des cas isolés. Côté toubibs, quelle suffisance encore ! On se débarrasse des voyants et des prophètes en les classant malades mentaux. Sûr qu’il est plus simple de coller des étiquettes que de comprendre ce qui arrive.
Est-ce la faute du voyant s’il reçoit toutes ces images ? Quand le prophète ou la sibylle apporte de mauvaises nouvelles, est-il juste et sensé de s’en prendre à eux ? N’a-t-on pas mieux à faire avec leur précieuses infos ? Sous nos yeux, sans qu’on y prenne bien garde, le monde est en train de changer. Des phénomènes paranormaux deviennent la norme. Ce qui était impensable est aujourd’hui admissible, et les erreurs d’hier sont les vérités d’aujourd’hui. Tandis que les sensitifs le savent et s’en émeuvent, les obtus gardent le cap vers toujours plus de bêtise, toujours plus d’égoïsme. Les vices d’autrefois sont devenus des habitudes, chantaient les Doobie Brothers en 1974 (source). Les criminels sont au pouvoir et les monstres mènent le monde, c’est la chanson du jour. Bonjour l’arrogance des dieux nouveaux !
Le code source
L’autre histoire que je retrace n’est qu’un leurre encore. On n’échappe pas au mensonge parce le mensonge est en nous. Il nous été inséminé dès la plus tendre enfance, avec les vaccinations obligatoires. Au siècle dernier, un petit gars du Montana a inventé le vaccin contre la connerie. Il est mort pendu dans l’incendie de son labo quand un séisme a englouti son village sous un torrent de boue. Debout comme les damnés de la Terre. Les cons le resteront. On peut tout prouver avec la logique. C’est un outil pratique, très fonctionnel. Mais la logique ne mène nulle part. Les faits se plient à nos a-priori.
Allez-y, essayez voir. De quelle couleur sont les petits pois ? Vous dites ? Non, pas du tout : les petits poissons rouges. Plus difficile : quelle différence y a-t-il entre un chien ? (réponse)
Observe la matière avec un microscope électronique. Plus tu augmentes le grossissement, plus tu vois les trous et les vides dans la surface dure. En grossissant assez, tu constates qu’il y a infiniment plus de vide que de matière dans n’importe quel corps solide. Notre corps est constitué de 80 % d’eau et la totalité de ses atomes tiendrait dans un dé à coudre. Grossissons encore l’image, l’atome devient un soleil avec des planètes électrons qui tournent autour à très grande distance. Le modèle qui a servi à fabriquer les systèmes stellaires a aussi servi à fabriquer les atomes. Il y a un code source derrière tout ça, un seul. Il est décliné à l’infini mais en dépit de sa multiplicité, il subit très peu de déformations.
Je suis, tu es, elle est, nous sommes virtuels. Composés de vide, animés d’impulsions électriques. Quand nous croyons penser, nous lisons des images importées, nous captons des idées qui viennent d’ailleurs. Tant que nous ferons confiance à notre cerveau, nous vaudrons moins que les robots. Nous serons laissés à la merci du code source. Pris dans ses filets. Reliés, c’est ça. Nous le sommes tous. Ligotés, ficelés, garrottés. L’intelligence artificielle fascine les fêlés qui ne voient pas les ficelles. Le code source coule sans fin dans nos veines. Un interminable treillis nous emprisonne. La grille est son empreinte, forme spontanée, omniprésente aussi, la spirale. Le code source est en nous, il nous tient. Son nom aussi est code, il s’appelle ADN.
Source: http://eden-saga.com/
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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre