Le célèbre astrophysicien britannique Stephen Hawking est décédé mercredi à Cambridge, en Angleterre, à l’âge de 76 ans.
« Il a déjà dit que l’univers n’en vaudrait pas la peine s’il n’abritait pas les gens que l’on aime. Il va toujours nous manquer », ont déclaré ses enfants, Lucy, Robert et Tim.
C’était un grand scientifique et un homme extraordinaire dont les travaux et l’héritage se perpétueront pendant encore de nombreuses années.
Déclaration des enfants de Stephen Hawking
Son « courage et sa détermination », ainsi que « son intellect et son humour » ont inspiré quantité de gens partout dans le monde, ont-ils aussi souligné.
Parcours spectaculaire
L’astrophysicien Stephen Hawking s’adresse à une foule lors d’une conférence à Cape Town, en Afrique du Sud, le 11 mai 2008. Photo : Reuters/Mike Hutchings
Certainement l’un des plus grands génies de la physique depuis Albert Einstein, M. Hawking souffrait depuis de nombreuses années de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi appelée maladie de Lou Gehrig, et était confiné à un fauteuil roulant depuis des décennies.
Né le 8 janvier 1942 – le même jour que Galilée –, Stephen Hawking a reçu un diagnostic de SLA en 1962. L’espérance de vie des gens atteints de cette maladie est de deux à trois ans, mais l’astrophysicien aura survécu plus de 55 ans en dépit d’une grave détérioration de sa condition physique au fil des années.
Marié et père de trois enfants
Déterminé à faire mentir les pronostics, il se mariera deux fois et aura trois enfants. Dans son fauteuil roulant, il ne pouvait communiquer qu’avec un système de synthèse vocale. Le chercheur sera d’ailleurs connu pour cette voix robotisée, artificielle, qu’il conservera en l’état pendant des années.
Il s’est éteint le 14 mars, soit le jour de la naissance d’Albert Einstein (né en 1879), à qui il a consacré sa carrière.
M. Hawking occupait la chaire Newton à l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, où il s’est appliqué pendant des années à retravailler les théories d’Einstein sur la cosmologie et la relativité, fasciné par l’essence de l’Univers, par son processus de formation et par la manière dont il pourrait finir.
Titulaire d’une chaire de recherche au Canada
L’astrophysicien était également titulaire, depuis 2008, d’une chaire de recherche distinguée au prestigieux Perimeter Institute for Theoretical Physics à Waterloo, en Ontario.
Stephen Hawking aura été probablement l’un des grands, sinon le plus grand astrophysicien de tous les temps.
Mon objectif est simple. C’est la compréhension totale de l’Univers […] comprendre pourquoi il est comme il est, et pourquoi il existe.
Stephen Hawking lors de son premier vol en apesanteur, en 2007 Photo : NASA / NO: KSC-07PD-0958
Ses travaux et découvertes
Au cours de sa fructueuse carrière, Stephen Hawking a notamment contribué à l’avancement de la science dans les domaines de la cosmologie et de la gravité quantique. Il s’est d’abord illustré dans les années 1960 par ses travaux sur les trous noirs, des objets célestes dont la force gravitationnelle est si forte que ni matière ni rayonnement ne peuvent s’en échapper, en théorie.
Or, en mariant des principes de la physique quantique, de la relativité générale et de la thermodynamique, Stephen Hawking a démontré à l’aide de modèles mathématiques que les trous noirs peuvent émettre des particules et du rayonnement.
Selon le raisonnement de Stephen Hawking, les trous noirs ne seraient donc pas des objets éternels et pourraient même finir par s’évaporer au terme de milliards d’années, à force de rayonner et d’émettre des particules. Ce principe, considéré comme révolutionnaire, a été baptisé la radiation de Hawking.
Photo : Université du Nouveau-Mexique/Josh Valenzuela
Au début des années 1970, ses théorèmes sur les singularités, développés avec son collègue Roger Penrose, toujours sur les trous noirs, ont déterminé les conditions qui conduisent à la formation des trous noirs ou d’une singularité gravitationnelle.
Les ouvrages de vulgarisation scientifique qu’il a écrits ont aussi connu un énorme succès qui l’a propulsé au rang de célébrité médiatique et scientifique internationale.
Stephen Hawking a aussi publié de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique, dont Une brève histoire du temps qui a été vendu à plus de 10 millions d’exemplaires et traduit dans 35 langues. Ce qui est d’autant plus exceptionnel pour un ouvrage d’astrophysique.
Sur Twitter, la NASA a salué « un physicien de renom et un ambassadeur de la science ».
« Ses découvertes ont ouvert un univers de possibilités que nous et le monde continuons à explorer », a déclaré l’agence spatiale américaine.
Sa mort laisse un vide intellectuel. Mais ce n’est pas du vide, voyez-le plutôt comme une sorte d’énergie imprégnant l’espace-temps, qui défie la mesure.
Neil deGrasse Tyson, astrophysicien américain
Son ancien élève au doctorat, l’astrophysicien québécois Raymond Laflamme, affirme qu’il a montré « de nouveaux côtés de la physique, une nouvelle façon de voir l’Univers, certainement comparable à ce qu’ont apporté Einstein ou Newton ».
Icône de la culture pop
Hawking a aussi laissé sa trace dans la culture populaire et influencé plusieurs oeuvres de science-fiction. Quantité de créateurs lui ont rendu hommage en accolant son nom à divers engins, phénomènes physiques et autres planétoïdes.
Personnifié avec humour dans la série Les Simpson, il a aussi participé à la série The Big Bang Theory . Le scientifique a aussi joué son propre rôle dans le prologue de l’épisode « Descent, Part I » de la série Star Trek: The next generation, où il disputait une partie de poker avec Isaac Newton et Albert Einstein.
Source: http://ici.radio-canada.ca/n