Il existe plusieurs zones de convergence qui lui permettent de rassembler et synchroniser les perceptions.
La réponse de Paul King, neuroscientifique au Redwood Center for Theoretical Neuroscience de l’université de Californie, Berkeley:
Cette question est difficile, car elle fait l’objet de recherches actives.
En neurosciences, l’une des idées émergentes est que la fonction principale de la conscience (sa raison d’être) est de combiner toutes les informations sensorielles en une réalité unique pour faciliter la planification et la prise de décisions.
On remarque également que la réalité invisible dont nous croyons faire l’expérience n’est pas aussi unifiée qu’on le croit.
La réalité créée par le cerveau est fragmentée et toujours un tout petit peu désynchronisée, malgré les efforts continus du cerveau pour l’unifier. Cela s’explique par le fait que les informations sensorielles arrivent dans différentes zones du cerveau. Or, pendant qu’il est occupé à assembler les pièces pour déterminer ce qui se passe dans le monde, ce dernier est en train de changer. Par conséquent, la compréhension qu’a le cerveau du monde est en permanence périmée et incohérente.
Quant à la façon dont le cerveau procède, les études sont encore en train de tenter d’en percer le mystère. Ce qui n’empêche pas la science d’avoir établi quelques éléments de réponse.
Régions de convergence dans le cerveau
De nombreuses régions du cerveau sont spécialisées dans différents types d’intégration multisensorielle. Si aucune région spécifique ne se charge de tout rassembler, de nombreuses zones assignées à une fonction combinent les informations de plusieurs sens, ou les informations d’autres régions multisensorielles.
Par exemple, il y a dans le tronc cérébral une zone de la taille d’un petit pois appelée colliculus supérieur, qui associe le son et la vision pour permettre la localisation d’objets. Quand vous entendez un son et tournez les yeux pour voir ce qui l’a émis, c’est lui qui travaille.
D’autres zones essaient de donner du sens aux objets que l’on voit, touche et entend, comme quand on casse une branche avec ses mains. Les zones conceptuelles du cerveau analysent les liens entre les choses, par exemple entre le bois et la table issue d’un arbre.
La vision en elle-même requiert aussi une intégration, puisque 2 millions de fibres nerveuses relient les rétines au cerveau. Or, une analyse est nécessaire pour créer une compréhension visuelle de l’environnement sans zone de convergence centrale, à l’issue d’une série d’étapes de traitement hiérarchisées qui s’étendent dans la majorité du cerveau.
Synchronisation
Une théorie (pas encore prouvée) veut que la synchronisation de l’activité neurale permette à des signaux de zones sensorielles différentes, mais liés au même objet externe, d’être synchronisés pour arriver aux neurones de convergence en même temps, à la milliseconde près. Cela permettrait de découper les informations relatives à différents objets en tranches temporelles, de sorte que les informations relatives à un même objet soient traitées simultanément à travers des circuits de convergence.
Mémoire
La mémoire peut jouer un rôle dans l’organisation du monde. La mémoire à court terme vous permet de suivre un objet temporairement hors de votre champ de vision, afin que vous puissiez le reconnaître lorsqu’il réapparaît. La mémoire prend également en charge la compréhension de la structure sous-jacente au monde afin que, lorsque les différents éléments sont captés, ils puissent être reliés les uns aux autres avec cette connexion préalablement acquise.
Le monde en mémoire
Certaines théories, comme celle de J. Kevin O’Regan, suggèrent que l’on utilise le monde lui-même pour créer la réalité; le cerveau, à l’aide de la perception sensorielle, élabore plusieurs indices sur le monde. Cette impression d’intégration dans notre esprit tient au fait que le monde est intégré, et que le cerveau s’y adapte.
L’ancien neurologue russe Alexander Luria a publié l’autobiographie d’un ancien ingénieur, qui souffrait de lésions au cerveau dues à une blessure par balle. En raison de son accident, cet homme ne parvenait plus à donner du sens aux liens entre les choses. Son monde était fragmenté. Il disait savoir que le bois utilisé pour faire une table provenait d’un arbre, mais il lui était parfaitement impossible de comprendre le lien de causalité.
[Source] http://www.slate.fr/story/177342/cerveau-sens-realite
- POSER UN GESTE D'AMOUR -
Une contribution volontaire
aide véritablement à maintenir ce site ouvert
et ainsi vous devenez un Gardien Passeurs en action.
CLIQUEZ ICI POUR CONTRIBUER
Merci
Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre