Dans un premier sens, le voile désigne une étoffe qui sert à couvrir, à protéger, à cacher, et que l’on place généralement devant une ouverture (une porte ou une fenêtre, par exemple). Par analogie, il désigne une frontière de l’espace qui obscurcit la compréhension ou la conscience et qui fait paraître tout plus flou, si elle n’obnubile pas tout à fait. Cette frontière entoure un aspect principal de Dieu, engendre deux mondes, puis la multiplicité. Il précise les limites de la spéculation intellectuelle et de la conscience objective, bornée, derrière laquelle se cache la Cause première. Il rappelle la dualité qui permet d’approfondir les leçons de vie à apprendre à travers les défis divins pour valider ses intuitions. Il sépare la Lumière du profane pour la protéger de toute souillure. À tout niveau où il se rencontre, il couvre une puissance, une réalité interne, une essence supérieure, donnant naissance au mystère apparent.
Le voile de l’Illusion ou de Maya désigne donc le rideau qui sépare la Vérité des ténèbres et qu’il faut soulever progressivement, d’initiation en initiation, pour laisser rayonner une lumière qui aveuglerait sans cette démarche. Cette Vérité réfère à la connaissance de soi à travers soi qui permet de connaître le Ciel et les Dieux et de se découvrir leur égal. Autrement dit, elle permet une rencontre de la ressemblance avec sa propre Image. Au terme de la quête, le candidat obtient une révélation sidérante. Le voile désigne, pour chacun, le degré d’épaisseur de l’illusion qu’il entretient par rapport à sa réalité et qui l’empêche de saisir qui il est et quelle est sa haute destinée. Il cache la vérité des plus hautes réalités jusqu’à ce que, par la compréhension, un être naisse avec elles. Il empêche surtout de réaliser sa réalité causale et première parce qu’on n’est pas suffisamment uni à son Grand Soi pour voir les mondes avec ses yeux. On n’est pas capable de discriminer le vrai du faux.
Le voile invite à rehausser son taux vibratoire afin d’élargir son spectre de compréhension de la Vérité. L’être incarné y parvient en s’aimant toujours davantage et en exprimant plus de compréhension et de compassion pour les autres. Il faut apprendre à voir au-delà des apparences, là où les faits ne sont jamais ce qu’ils semblent. Cherche-t-on à connaître sa Grande Vérité ou sa Vérité absolue? Sait-on ce qui comble ses désirs? Réalise-t-on ce qui représente le mieux qui on est? Sait-on évaluer correctement une situation? Sait-on quelles actions entreprendre pour obtenir les résultats que l’on souhaite? Sait-on à quel niveau se placer pour aider les autres? Et sait-on reconnaître leur niveau de compréhension et de développement? Croit-on systématiquement ce qu’on entend? Est-on bien installé dans ses croyances sans véritable certitude? Sait-on ce qui est vrai pour soi? Sait-on voir la divinité des autres au-delà de leur personnalité?
Si on ne parvient pas à répondre clairement à ces questions, on commence à mesurer l’épaisseur de son illusion. Et on peut en poser d’autres qui ne peuvent que confirmer à quel point on obscurcit le voile. Dévie-t-on de sa voie quand on est pris de doute ou qu’on perd sa confiance? Manque-t-on de force, d’audace et de courage pour accomplir son rôle ou sa tâche? Regarde-t-on les choses uniquement en surface? Sait-on dépasser ce qui est communément admis? Cherche-t-on sans cesse à faire comme les autres pour ne pas être rejeté? Sait-on adapter la vérité à sa manière? Est-ce qu’on s’investit dans ce qu’on choisit ou dans ce que les autres disent être le meilleur? Suit-on sa véritable voie, celle qui est le plus en affinité avec soi?
Il faut demander à sa Conscience divine de lever le voile d’illusion, car lui seul détient le savoir et le pouvoir pour le faire. On doit également lui demander de préparer sa conscience à accueillir ce qu’on découvrira au moment où ce lever de rideau se produira. On gagnerait à remettre en question ce qu’on a considéré comme certain jusqu’ici en explorant de nouveaux domaines en jetant un regard neuf sur les choses, soit en faisant comme si on les regardait pour la première fois.
Le voile, qui identifie la trame entre le visible et l’invisible, est une création du mental qui a permis à l’espèce humaine de mener son expérience dans la dualité et la matérialité sans trop de dérangements. Mais, désormais inutile, chacun doit, dans l’abandon total, faire appel à l’Intelligence de la Lumière divine afin qu’elle le dissolve, permettant de nouveau l’accès à la Patrie originelle, à la Demeure du Père-Mère. Car ce voile s’est épaissi de toutes les incompréhensions, de tous les méfaits, de tous les crimes et de toutes les résistances des êtres humains.
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Dans la Tradition spirituelle, le voile prend différentes formes, bien que, en général, il garde le même sens. Ainsi, le voile de l’existence négativeévoque les limites de la spéculation intellectuelle et de la conscience objective, bornées, derrière lesquelles se cache la Cause première.
Le voile d’énergie identifie la qualification négative, produite par un être déchu, qui entraîne la prolifération du mal, par suite du mauvais usage du libre arbitre. Elle est engendrée par une âme qui évolue dans le temps et l’espace et qui se sert mal de l’Énergie de Dieu.
Le Voile d’obscurité et de dissimulation définit l’apparent jeu de cache-cache de Dieu et des membres de sa Hiérarchie qui, dans une ère d’Obscurité, ne se révèlent pas sous leur aspect véritable, pour éviter d’être crucifiés ou placés sur les autels, les hommes les percevant trop différents d’eux, en venant à souhaiter les anéantir ou leur rendre un hommage indu. Ainsi, les Maîtres se révèlent rarement en tant que tels, prenant toutes les formes les plus ordinaires, pouvant même choisir des formes, des aspects ou des conditions sociales qui répugnent à ceux qui ne savent pas dépasser les apparences, pour mieux les confondre dans leur résistance à la Lumière. Les instructeurs cachent généralement leurs secrets et leurs réussites merveilleuses, refusant l’investigation des scientifiques, ne posant jamais aucun acte d’éclat, refusant les démonstrations, devant les impies et les profanes. Ils savent fort bien que ces moyens n’aideraient pas les êtres ordinaires à progresser, ne cultivant pas en eux la foi intuitive.
Le Voile d’oubli illustre le mécanisme spirituel qui empêche de connaître d’autres dimensions à cause du lien dormant avec l’Esprit de Vie. Il masque les plans supérieurs de la conscience afin que l’être incarné reste centré sur une seule de ses vies à fois, dans la troisième dimension, et d’assurer ainsi la réincarnation karmique.
Le voile du Temple désigne les phénomènes chimériques de la Nature, soit le filtre des illusions mentales et des désirs sensuels. On parvient à le lever après nombres d’initiations. Il faut procéder lentement parce que la Lumière qu’il voile pourrait aveugler ou pulvériser. La vérité qu’il cache, c’est ce qu’on découvre être en cherchant à se connaître soi-même à travers de soi-même. Au terme de sa recherche, on se découvre créé à l’Image et à la ressemblance de Dieu, le Créateur. Situé derrière le Soleil, il marque le Seuil de la Conscience supérieure. Comme frontière entre deux plans d’existence, le Monde divin et le monde terrestre, il indique un changement de conscience. Ce voile de l’ignorance se déchire lorsqu’on accède à la Lumière de la Vérité. Il évoque l’ouverture du centre laryngien qui révèle les Nouveaux Cieux et la Terre rénovée et qui rétablit la communication avec le Monde des dieux et l’Absolu.
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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre