Ce que le cerveau est immédiatement après la naissance c’est ce que l’ont fait les forces héritées des parents et des ancêtres. Mais l’homme doit modeler le siège de sa pensée conformément à l’empreinte laissée dans son individualité par des existences passées. Aussi doit-il transformer les détails de son organisme cérébral atavique, dès que, par sa naissance, il s’est libéré de la solidarité atavique.
L’homme accomplit dans les toutes premières années de sa vie des actions d’une importance capitale. Il travaille à sa propre organisation avec une sagesse infinie. En vérité, en mettant en œuvre toute sa prudence humaine, il n’accomplirait jamais ce qu’il accomplit dans sa première enfance, où il est destitué de toute prudence humaine. Comment la source de ces actions merveilleuses se trouve-t-elle dans les profondeurs de l’âme qui échappent à toute conscience ?
C’est parce que dans les premières années de sa vie l’homme, avec toute son âme et tout son être est beaucoup plus étroitement uni au monde spirituel des hautes hiérarchies qu’il ne le sera jamais. À ce moment précis, où sa mémoire, remontera plus tard, et où la conscience du Moi s’éveille en lui, il se passe un phénomène qui apparaît comme immensément important pour le clairvoyant, capable, grâce à son développement spirituel, d’examiner les réalités du monde supérieur.
Tandis que dans les premières années de l’existence, ce que nous appelons « l’aura enfantine » entoure et protège de tous côtés ce petit être comme une merveilleuse puissance, à la fois humaine et surhumaine, tandis que cette aura enfantine, proprement composée des principes supérieurs de l’homme, se prolonge de toutes parts dans l’ambiance spirituelle, il advient qu’au moment précis d’où part la mémoire ultérieure, cette aura se rétracte et se retire pour une large part dans l’intérieur de la personne humaine.
Si l’homme peut à partir de ce moment avoir conscience de soi comme d’un Moi cohérent, c’est parce que les éléments auparavant rayonnés dans l’ambiance spirituelle se sont intégrés à son Moi. À dater de cette heure, la conscience se met elle-même en contact avec le monde extérieur, ce qui n’est pas le cas dans la première enfance, où les choses apparaissent à l’homme comme flottant dans un océan de rêve. C’est par l’effusion d’une sagesse, qui n’est pas en lui, que l’homme travaille sur lui-même ; cette sagesse est plus vaste et plus puissante que toute la sagesse consciente qu’il pourra acquérir plus tard.
On dit : le plus sage peut apprendre d’un enfant. Car ce qui se manifeste chez l’enfant, c’est une sagesse qui plus tard ne pénétrera pas dans la conscience, une sagesse qui établit comme une communication téléphonique entre l’homme et les entités spirituelles au milieu desquelles l’homme évolue entre la mort et la nouvelle naissance. Un courant continue à descendre de ce monde spirituel dans l’aura du nouveau-né, et l’homme, comme individu, est immédiatement sous la tutelle du monde spirituel tout entier, auquel il appartient. Ces forces spirituelles ne cessent de se déverser dans l’enfant qu’au moment précis auquel remonte la mémoire personnelle. Ce sont ces forces qui rendent l’homme capable de s’harmoniser avec les lois de la pesanteur.
Et ce sont elles encore qui forment son larynx, et qui façonnent son cerveau pour en faire l’instrument vivant de la pensée, de la sensibilité et de la volonté.
Une question se posera : Pourquoi ces forces supérieures n’agissent-elles directement sur l’homme que pendant les premières années de l’enfance ? On peut aisément donner à cette question une première réponse : c’est que si ces forces supérieures continuaient à agir suivant le même mode, l’homme resterait toujours un enfant : il n’arriverait pas à la pleine connaissance de son Moi.
Il faut qu’il incorpore à son être propre, la puissance qui agissait d’abord sur lui de l’extérieur, mais il y a une deuxième explication à ce mystère de l’évolution humaine, et c’est la suivante : par l’occultisme, nous apprenons que le corps humain, tel qu’il est au degré présent de l’évolution, est un organisme qui a passé par d’autres états avant de parvenir à sa forme actuelle. Cette évolution s’est poursuivie par la vertu de forces diverses qui ont agi sur l’ensemble de l’être humain, les unes sur le corps physique, les autres sur le corps éthérique, d’autres enfin sur le corps astral.
Si les éléments supérieurs et plus près de son être continuaient à avoir en lui la même puissance au sortir de la première enfance, il ne pourrait supporter leur présence, affaibli qu’il serait par l’invasion des forces lucifériennes et ahrimaniques. L’homme physique est ainsi fait qu’il ne peut tolérer l’influence immédiate des énergies spirituelles que dans ces premières années où il est encore un enfant souple et malléable.
Si ces forces qui le guident dans l’espace et façonnent son cerveau et son larynx persistaient à l’animer dans un mode aussi immédiat, il éclaterait sous leur fermentation. Elles sont si souverainement puissantes que si elles demeuraient en nous, notre organisme serait ruiné par leur sainteté. L’homme ne peut plus y faire appel que quand il s’agit pour lui d’instituer un contact conscient avec les mondes spirituels.
Ici se présente à notre esprit une pensée d’une profonde signification pour qui sait la comprendre. Elle est exprimée dans le Nouveau Testament, en ces termes : « Si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. » Quelle est d’après cette parole l’idéal le plus élevé de l’humanité ? C’est de se rapprocher de plus en plus de l’état que l’on peut définir comme une communication consciente avec ces mêmes forces qui agissent dans l’être inconscient de l’enfant nouveau-né. N’oublions pas que sous leur action l’homme serait mis en pièces, si elles entraient dans sa vie consciente sans autre préparation.
Aussi l’acquisition des facultés qui permettent la perception spirituelle est-elle soumise à des conditions préalables minutieuses. Et cette préparation a pour but de rendre l’homme capable de supporter ce que normalement il ne pourrait pas supporter.
Extrait des textes de Rudolf Steiner : l’Homme et l’Humanité
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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre