Le guérisseur doit impérativement se protéger quand il procède à une guérison. Il y a longtemps que je voulais écrire cette page, toujours reportée. Mais de trop nombreux cas m’incitent à m’y mettre. Il y a urgence, le nombre de dons augmente de jour en jour, et je me dois d’aider ces nouveaux guérisseurs à se protéger.
Celui qui guérit depuis toujours va trouver ces conseils inutiles, voire puérils. Je m’adresse ici à celles et ceux qui découvrent en eux ce pouvoir de guérir et qui passent aussitôt à l’action avec générosité et don de soi, au mépris des dangers inhérents à cette noble pratique. Quand moi-même j’ai découvert ce don, j’aurais aimé qu’on me guide ou qu’on m’avertisse. Aussi je vais écrire la page qui m’a manqué longtemps, jusqu’à ce que mes essais-erreurs m’aient apporté l’expérience salvatrice.
J’ai pratiqué les guérisons dès l’adolescence, aux scouts de France. Ayant noté sans m’émouvoir que je pouvais ôter le feu et gommer les plaies, mes compagnons ne se privaient pas de mes services, qui ne me coûtaient guère. Le temps a passé. Ma seule préoccupation était celle de mon compadre Alain Souchon, « voir sous les jupes des filles« . Et plus si affinités. J’ai retrouvé mon don intact, voire multiplié, bien des années plus tard. Une amie me parle un jour de cette femme qui lui est chère et qui se meurt d’un cancer. « Guéris-la » me dit-elle. J’étais scié.
Jamais je n’avais parlé de ce don à quiconque, pour la bonne raison que je l’avais proprement oublié. Chassé de ma mémoire et de ma vie. Cette amie était une femme de connaissance. Elle avait vu dans mon aura ce pouvoir que j’avais, et qui dormait inutile. Touchée de voir partir cette femme qu’elle aimait, elle m’a secoué les puces et botté les fesses. Je lui en sais gré. Ça s’est passé il y a plus de vingt ans, et depuis, grâce à elle, j’ai guéri des tas de saloperies mortelles.
Mes retrouvailles avec la guérison vont faire rire plus d’un guérisseur. J’ai vite compris comment je pouvais aspirer la douleur et le mal avec ma paume. Le contact direct n’était pas nécessaire, j’ai toujours préféré travailler sur le corps subtil, que je perçois comme une seconde peau à quelques centimètres au-dessus de l’épiderme. Au départ, j’absorbais la douleur dans la main, la bloquant au niveau du coude pour éviter qu’elle n’envahisse tout mon organisme. Évidemment, j’avais l’avant-bras engourdi plus ou moins longtemps, selon la gravité du mal que j’avais ôté.
Il m’a fallu presque un an pour que je comprenne mon erreur. Je l’ai fait en deux temps : d’abord, j’ai arrêté l’aspiration au niveau de mon poignet. Résultat : c’est ma main qui était engourdie. Enfin, j’ai compris que l’aspiration devait se limiter à la surface de ma peau. Rien, absolument rien d’étranger ne doit entrer dans mon corps physique. Depuis je m’en porte beaucoup mieux. Mais voyez comme on peut être crétin, surtout quand on débute et qu’on se croit malin !
Voilà la première règle d’or du guérisseur. Empathie = danger ! Elle est nécessaire, mais doit être strictement limitée. Sans empathie, toute guérison est impossible. Trop d’empathie met le guérisseur en danger. Quel embarras d’avoir à donner des règles aux guérisseurs ! La guérison ne s’apprend pas, ne s’enseigne pas, elle surgit d’elle-même. Plusieurs correspondants me l’ont écrit : « Xavier, je sens en moi le pouvoir de guérir. » C’est ainsi et c’est bien. J’écris ceci à leur intention.
Deuxième mise en garde : des internautes peu scrupuleux surfent allègrement sur la vague des guérisons. Ils proposent aux néophytes trop crédules des stages du genre : devenez guérisseurs en un week-end. Et les prix sont à la hauteur de l’imposture. Rien ni personne ne peut faire de vous un guérisseur. Les dons ne se diffusent pas contre rémunération. Ni un week-end ni mille week-ends ne feront de vous un guérisseur si vous ne l’êtes pas déjà.
Toutefois cette règle souffre une exception. Ma mère était sourcière, elle ôtait le feu et de son propre aveu, c’est son grand-père qui lui avait transmis ce don. L’histoire est bien connue : un guérisseur sur le point de mourir choisit son héritier et lui transmet un ou plusieurs pouvoirs. Dans le langage de Castaneda, que j’affectionne pour son efficacité, le sorcier peut faire don à qui il veut de nouvelles positions du point d’assemblage. J’ai moi-même reçu et offert ces sortes de dons. Ils sont sans prix.
Tout ce qu’un sorcier ou une personne de pouvoir peut veut donner est un cadeau sans prix. Gardez-vous de gaspiller ces précieux legs. Comment peut-on les gaspiller ? En s’en servant mal. En n’y prenant pas garde, en ne les utilisant pas. En n’y croyant pas, ce qui revient au même. Croire est à la base de toute action magique, et la guérison en est une. Mais souvenez-vous de toujours croire sans y croire. Quand je dis que ces cadeaux sont sans prix, ça marche aussi bien pour celui qui les reçoit que pour celui qui les donne.
Donner est la base et l’accomplissement de la guérison. Le don d’amour est l’alpha et l’oméga. Sans amour, on ne peut que (mal) soigner. On n’obtiendra rien de plus qu’une amélioration, jamais la rémission complète. Autre chose : comment peut-on se servir mal du don de guérison ? En le monnayant, par exemple. Guérir est un don, la guérison doit se donner. Sinon le don se perd.
Je ne connais qu’une exception, elle est de taille : celle d’Edgar Cayce. L’affluence invraisemblable des malades devant sa ferme l’a contraint à demander une petite obole. Les guérisons tarifées ne sont souvent que des arnaques, ni plus ni moins.
Toutefois la personne guérie peut vouloir offrir quelque chose au guérisseur, parce qu’elle se sent redevable. Elle veut ainsi exprimer sa reconnaissance. Le guérisseur se doit alors d’accepter. Non par appât du gain, mais parce qu’un refus de sa part pourrait compromettre la consolidation de la guérison.
La personne guérie se sentira humiliée et du coup refusera les bienfaits qui n’ont pas permis d’échange. Si la générosité du guérisseur est nécessaire, la notion d’échange est primordiale. En anglais, on parle du give-and-take comme le mode de fonctionnement de ce plan. Donner et prendre. L’échange, le troc, le don qui appelle le don.
Comme l’enseigne le tantrisme, le massage, ou mieux encore la caresse est l’expression même du give-and-take. Il y a autant de plaisir à caresser qu’à être caressé. Autant de plaisir à masser qu’à recevoir le massage. Si ce n’est pas le cas pour toi, ami masseur, change de métier. Jamais tu ne seras un bon masseur. Voilà bien une discipline où la technique est accessoire. Seul compte le plaisir donné et reçu. Là encore, méfiez-vous des stages express, dont la durée est inversement proportionnelle aux honoraires demandés.
Un autre très mauvais usage du don est de guérir – ou d’essayer de guérir – celle ou celui qui ne veut pas l’être. Il y en a plus qu’on peut croire. Telle personne cultive son cancer qui fait d’elle un centre d’intérêt. Sa vie est si vide, cette personne se sent si dénuée d’intérêt qu’elle tient à cette maladie gravissime qui fait qu’on la plaint, qu’on s’occupe enfin d’elle, qu’on la choie et l’entoure d’une affection qu’elle n’a jamais reçue avant.
C’est son choix, ne le jugeons pas, il est infiniment respectable. Attention de ne pas aller contre. Le libre-arbitre du malade est plus fort que le plus puissant guérisseur. Nul ne peut rien face à la volonté d’autrui. Le guérisseur ne fait pas la morale, il ne cherche pas à imposer son point de vue, sa théorie, sa croyance. Il respecte le libre-arbitre et la foi du malade. Il n’est pas mandaté pour changer quoi que ce soit dans la vie d’autrui. Sinon ce n’est plus un guérisseur, c’est un gourou. Et vous savez ce que j’en pense.
Pour terminer, je vous propose un conseil qui peut s’avérer précieux. Avant d’y venir, voici une histoire de pouvoir. Une sorcière des tropiques m’a rendu visite pour soi-disant recevoir l’initiation aux Petits Mystères, autrement dit l’arcane XIII. Elle avait fait plusieurs milliers de kilomètres pour me voir, inutile de dire que je l’ai bien reçue. Pourtant j’ai compris très vite qu’elle ne venait pas pour ça. L’étendue de ses pouvoirs montrait assez qu’elle avait dépassé ce stade depuis belle lurette. Alors que me voulait-elle ?
Après trois jours d’échecs répétés, j’ai provoqué un debrief. Ça a tout déclenché. La colère s’est emparée d’elle. « Ton arcane XIII, je m’en tape ! Gamineries débiles ! Ce n’est pas ça que j’attends de toi !«
Okay, alors que veux-tu ? En guise de réponse, elle se met à parler en langues. J’en reconnais plusieurs au passage, et puis voilà de l’elfique, vrai de vrai, aux sonorités qui sont celles du film Le seigneur des anneaux. Le plus fou, là-dedans, c’est que je comprends tout. Plus fort encore, je lui répond dans cette langue. Un dialogue s’engage. Je suis ici pour un exorcisme, m’avoue-t-elle. Attends ? Un exorcisme ?? Je n’ai jamais fait une chose pareille, je ne suis pas un prêtre, même si j’en ai l’air. En fait je ne suis même pas sûr d’y croire. La vraie vie est assez éloignée des films d’horreur. Encore heureux.
Mon refus provoque chez elle une colère terrible. Elle qui pèse trente-cinq kilos toute mouillée me dépasse soudain d’une bonne tête, sa carrure devient celle d’un camionneur culturiste. Elle se met à hurler. Sans prendre le temps de réfléchir, je fais une chose que je n’ai jamais faite et que je ne referai jamais : je lui balance une baffe de toutes mes forces. Et là je vois une entité monstrueuse fuir de son corps et se précipiter à toute vitesse à travers la fenêtre fermée. La fée des tropiques est affalée sur le sofa, hors d’haleine et tremblante.
J’examine sa joue : aucune trace de bleu ni d’ecchymose. V’là autre chose ! Vu la force de mon coup, je m’attendais à une blessure apparente, une fracture ou que sais-je encore ? Rien de rien. La pauvre petite tremble de tous ses membres. Minuscule, toute fragile, elle semble avoir trois ans. La puissance démesurée dont elle a fait preuve n’est plus qu’un souvenir. Elle sanglote longtemps, assez pour vider une boîte de kleenex. Elle me demande d’une toute petite voix que je ne reconnais pas : « Il va revenir ? Il reviendra ? »
Elle parle du démon qui l’habitait. je ne sais pas quoi lui dire. J’ouvre la bouche pour lui répondre, mais la voix qui sort n’est pas la mienne. « Non, il est parti pour de bon. Il ne reviendra pas, sauf si tu le lui demandes. » Toujours la toute-puissance du libre-arbitre. C’est notre limite infranchissable. La nuit suivante, je m’attends au pire. La colère des démons est effroyable, et quelle que soit notre puissance, nous ne faisons pas le poids en face des invisibles. C’est pourquoi je recommande de n’invoquer personne. Invoquer c’est ouvrir une brèche dans votre libre-arbitre. Les démons n’attendent que ça.
Je barde mon intention et avec grand soin je ferme tous les orifices de mon corps. Comptez-les bien, nous en avons neuf. Hommes ou femmes. Le nombril ne compte pas, il est déjà bouché. Quant aux pores de la peau, on les oublie dans cette protection. Par prudence, on peut tracer avec l’intention une sphère de protection supplémentaire autour de soi. Ou bien autour du lieu où l’on vit, en cas d’attaques sérieuses.
C’était mon dernier conseil. Pour vous protéger des entités indésirables, pensez à toujours fermer vos orifices corporels. Quand vous guérissez, faites-le. Quand vous avez traversé une période noire, faites-le aussi. Dans une maison hantée, ou très déséquilibrée sur le plan géobiologique, faites-le encore.
Faites-le toujours, vous n’êtes pas un libre-service.
[Source] https://eden-saga.com/les-protections-du-guerisseur.html
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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre