Message du Professeur Zolmirel
« Voici un autre message de votre ami, le professeur Zolmirel,
Je me tiens en compagnie d’un petit pilote très aguerri en ce jour ensoleillé. »
Je vois en effet le professeur en compagnie d’un alien de très petite taille, aux yeux brillants de joie. Ils se trouvent devant une aire d’envol, où se tiennent de nombreux vaisseaux en forme de disque ou ovoïde, brillants comme des miroirs, blancs, bleutés ou argentés. Il existe des navires qui ressemblent à des avions de chasse, mais en bien plus harmonieux, parés de couleurs très vives, avec des motifs floraux.
Le tout jeune alien s’approche d’une belle nef blanche et examine la coque. Il entre à l’intérieur et le professeur le suit. La cabine de pilotage est dorée et gris bleuté. Les parements qui entourent les commandes et les écrans de télémétrie sont extrêmement brillants. L’ensemble des décorations est courbe, très raffiné, le vaisseau est parfaitement propre. Au sol, existe une sorte de moquette qui amortit agréablement le pas. Ils s’asseyent tous deux et discutent directement par l’esprit et par signes, avec quelques murmures. Le jeune alien est un peu anxieux. A l’arrière du poste de pilotage, s’ouvrent trois passages étroits, donnant sur d’autres petites pièces, des cabines, une cuisine et une zone réservée à la maintenance du navire.
« C’est mon petit Ylmyn qui va piloter, reprend le professeur. Aujourd’hui, il est parfaitement capable. Je serai là juste en cas de besoin. »
Le jeune alien agit sur les commandes de la nef, un ronronnement sourd emplit le cockpit.
D’autres aliens apparaissent, chargés de provisions, de matériel scientifique, des Terriens allègres sont également là, qui les saluent avec chaleur.
Les Terriens portent les objets les plus lourds, comme des réserves d’eau fertilisante et des bacs, pour prélever de la végétation.
Une conversation agréable s’instaure entre les membres de l’équipage, qui ne font plus attention au petit Ylmyn. L’intérieur de la nef est faiblement éclairé, afin de créer une ambiance reposante.
Cela lui permet de mieux se concentrer. Il inspecte les différents voyants du vaisseau, qui s’allument les uns après les autres. Il regarde si les générateurs sont bien chargés et si la corrélation des différents moyens de propulsion est optimale.
Il sourit au professeur, en montrant un voyant blanc pur.
« Nous sommes prêts mes amis », dit le professeur à leur petite équipe d’une dizaine de passagers.
Les aliens occupés à converser gaiement poussent des petits cris de joie, les Terriens s’installent et s’entourent de câbles permettant de leur faire supporter la poussée intense.
Il y a un bruit sourd, puis de plus en plus aigu. Le petit Ylmyn manœuvre les commandes à une allure stupéfiante, de ses doigts d’enfant filiformes.
Une lueur très vive monde du dessous de la nef, et gagne toute la structure. Le navire s’élève avec aisance et est instantanément propulsé à une vitesse folle, qui devient de plus en plus intense. Il jaillit dans le ciel, en quelques secondes, il devient un point minuscule.
La scène est floue, il y a des blancs, comme un filé d’image, l’intérieur de la nef réapparaît.
« Nous volons en vitesse de croisière », reprend le professeur.
« Il existe de nombreux décrochages spatio-temporels, qui nous permettent de gagner une haute altitude et une vitesse formidable.
Nous utilisons certaines ondes, dont le plus proche exemple est celui du rayonnement CSE, qui a été découvert par le savant russe Grebennikov. Ces ondes permettent d’engendrer une parfaite sustentation des objets, elles sont le moyen de courber les champs de pesanteur qui émanent d’une planète. Mais les champs CSE, (Cavern structural effect), sont dangereux, car ils désinscrivent le corps humain et alien des champs spatio-temporels.
En n’étant plus dans la trame de l’espace temps, nous ne sommes plus soumis au rayonnement bienfaisant de notre planète.
Voilà pourquoi, la dégravitation est toujours accompagnée d’une stabilisation du corps physique. Vous connaissez aussi ces ondes, que vous nommez ondes (résonance) de Schumann et qui permettent au corps humain de s’harmoniser avec le rythme vibratoire de votre planète. Chacun de nous vibre suivant un niveau différent, en fonction de sa planète d’origine.
Le fait de ressentir ce rayonnement est vraiment très important, pour stabiliser la circulation sanguine, plasmatique et énergétique des vôtres et des nôtres.
Nous possédons des émetteurs personnels et le vaisseau en est aussi équipé, en fonction des passagers, il émet lui aussi un champ de bienfaisance. »
La nef file maintenant à une vitesse extrêmement élevée à travers le ciel nuageux. La Terre vue depuis une très haute altitude apparaît, on aperçoit le terminateur, à la surface du sol, et donc, le jour, qui commence à avancer sur le continent européen.
Le vaisseau plane maintenant au dessus d’une vaste forêt de sapins et de chênes, je dirai approximativement, en Europe Centrale.
Il fait à peine jour. La vitesse est très élevée, il ralentit peu à peu, et perd de l’altitude, presque en piqué.
– Trajectoire oblique, dit le professeur au petit Ylmyn. Signature radar : véhicule prioritaire.
Le jeune alien cligne des yeux, pour montrer son assentiment et plonge vers le sol, presque en piqué. Les passagers Terriens poussent des gémissements, mais tiennent bon.
La nef glisse juste au dessus d’une grande forêt et ralentit encore. Elle se pose avec grâce dans une clairière.
Les passagers respirent un peu mieux. Chacun s’anime et se lève pour s’étirer. Le vol a duré à peine une vingtaine de minutes.
Au dehors, il fait frais, mais le soleil apparaît bientôt. Le professeur Zolmirel déploie des senseurs tout autour du navire. La nef pousse quelques bips.
- Il n’est personne en vue, mais ne vous éloignez pas plus de 50 mètres, reprend-il. En ce lieu, à cette saison et cette heure du jour, il peut y avoir des chasseurs. Les instruments nous préviendront.
Les petits botanistes acquiescent, ils déploient une petite rampe et sortent timidement du vaisseau. Ils inspectent les alentours, leurs sens d’aliens parfaitement à même de percevoir la moindre pensée venant d’un éventuel promeneur. Ils ne détectent rien.
Ils s’aventurent alors joyeusement à l’extérieur, impatients d’étudier la flore de cette région. Les petits laborantins prélèvent délicatement du pollen de fleurs sauvages et examinent des fougères épaisses avec une grande curiosité.
Les Terriens les aident à creuser le sol et à transplanter différentes plantes inconnues. Deux autres aliens déploient un petit écran de surveillance, ils s’installent au soleil. Le professeur Zolmirel et Ylmyn sortent une petite table pliante de la nef, puis des chaises.
Chacun s’assied et les jeunes botanistes distribuent des boissons chaudes à tout l’équipage. Les aliens chargés de monter la garde sont équipés d’armes défensives, uniquement paralysantes.
L’écran ne révèle rien, leur vigilance se relâche donc.
« Lorsqu’il en est ainsi, reprend le professeur, nous pouvons échantillonner toute une prairie. C’est un réel bonheur. Il nous arrive de rester au sol plusieurs heures d’affilée. Notre nef est absolument invisible, de même que nous, abrités derrière un écran. Mais on ne sait jamais.
De telles missions doivent nécessiter de notre part une grande vigilance. Il est déjà arrivé que des chiens errants ou des chiens de chasse, franchissent les écrans. Le vacarme produit par leurs aboiements nous a contraints à les endormir.
Nous avons déjà du endormir plusieurs fois des chasseurs ou des humains effrayés, risquant de révéler notre position, le temps de remballer notre matériel.
Mais depuis, nos équipements ont évolué, et nous nous rendons toujours en des lieux inaccessibles, où la moindre présence humaine peut être détectée longtemps à l’avance.
Il est déjà arrivé que des promeneurs solitaires soient attirés par notre présence et aient franchi les écrans, pour des raisons mystérieuses.
Nous leur avons donc proposé de boire une tasse de thé en notre compagnie. Nous leur avons posé de nombreuses questions sur le peuplement végétal de la région. Les vôtres sont soit très instruits sur les plantes, soit parfaitement ignorants de leurs noms et de leurs propriétés médicinales. »
Le professeur me montre une autre image.
Ils ont décidé de s’attarder au sol. Le soleil est très haut, et les enfants gambadent joyeusement dans l’herbe. Les adultes sont assis et prennent une agréable collation, sur une petite table de camping. Les aliens sont placés face au soleil, très détendus, ravis de profiter de son énergie.
La nef repart et se pose ensuite au sommet d’un silo, où personne ne risquera de venir les déranger. Leur présence est parfaitement indétectable à distance. La nuit tombe. Les petits aliens sortent des instruments d’observation du ciel. Les Terriens ont des lampes rouges pour éclairer un peu les environs. Il commence à faire très froid. Ils ne prennent que quelques clichés de la voûte céleste et s’en vont bien vite.
« Ces clichés servent à mesurer le coefficient de pollution présent au dessus des zones forestières, explique le sage Zolmirel.
Nous mettons au point divers moyens pour épurer votre air et il nous sied de savoir si cela fonctionne. »
La nef redécolle. Cette fois, c’est Zomirel qui pilote. Le petit Ylmyn commence en effet à tomber de sommeil. Le vaisseau émerge de la stratosphère et gagne une base confortable aménagée en haute altitude. Cette base, est comme un monde interdimensionnel, mais elle est dissimulée derrière de vastes champs de protection.
C’est une base des hautes dimensions qui ceinturent la Terre.
La nef entre par une fenêtre et un magnifique décor de plantes rose pâle, puis beige et orangées se révèle, avec des échassiers en train de parcourir une petite roselière.
Le vaisseau plane au dessus de la brume dorée et suit un beau chemin de pavages blancs. Le sol est formé d’une herbe émeraude scintillante de lumière verte brillante. Les plantes qui poussent possèdent des fleurs magnifiques, bleues, roses, pourpres, or et violine. Des arbres chargés de fleurs sont visibles à perte de vue. Le sol humide grouille de vie. Une haute bâtisse blanche, harmonieusement intégrée au paysage, émerge sur le flanc d’une petite colline. Elle semble constituée de carrelage blanc, mais avec des proportions harmonieuses et arrondies. Un ensemble de tours de pierre et de ce qui ressemble à du marbre blanc, émerge en arrière plan. De larges balcons permettent l’accostage des vaisseaux. Il y règne une intense activité. Ces bâtisses géantes sont bordées de groupes de petites tours et de petites maisons avec des habitations plus retirées.
La nef se pose en un bruissement à peine perceptible. Les aliens conversent d’un ton surexcité, impatients de se rendre au laboratoire. Les hommes et les femmes qui les accompagnent, sont tout aussi heureux de leur journée, nulle fatigue ne vient les affecter. Les enfants sont, eux, un peu somnolents. Zolmirel emmène Ylmyn se restaurer.
Mais avant de rentrer dans l’intérieur des quartiers d’habitation, ils doivent être décontaminés. Il existe de très nombreuses particules polluantes qui sont suspendues en l’air et qui affectent l’organisme.
Les membres de l’équipage gagnent des cabines distinctes et retirent leurs combinaisons, ainsi que tous leurs habits. Leurs tenues doivent être décontaminées à chaque fois, des microparticules présentes sur Terre. Puis, ils entrent un par un dans des couloirs, parcourus de flots d’énergie crépitante et traversent des lueurs colorées très agréables. Cette énergie les régénère entièrement, comme après une longue nuit de sommeil. Pour ménager leur bien être, ces couloirs sont munis de cloisons et placés dans la pénombre. Ensuite, ils gagnent d’autres cabines et là, des habits à leur taille, de leur style et leur couleur favorite les attendent.
« De telles précautions sont indispensables, explique le professeur. Autrement, la vie du haut plan en serait affectée. D’autre part, cela nous empêcherait de demeurer en aussi bonne santé.
Les plantes que nous avons prélevées, subissent une épuration analogue. Nous aimons beaucoup votre monde, mais il est redoutable pour les formes de vie les plus résistantes. »
Il traverse une autre pièce, suivi du petit Ylmyn, qui arbore une combinaison bleu turquoise et qui gambade joyeusement. Ils parviennent face à des portes immenses, de plus de 30 mètres de haut.
Là, une pièce magnifique se révèle, toute garnie d’arbres splendides et de plantes magnifiques, aux feuillages étonnants, verts, blanc nacré, bleu nuit, rose, ou jaune d’or. C’est un flamboiement de teintes sublimes. La serre comporte aussi de très vastes champignons.
« Voici une moisissure de plus de 8 mètres de haut, expose fièrement le professeur, en montrant une sorte de lactaire blanc nacré au chapeau immense. C’est un arbre, en vérité.
Nous avons stimulé la sécrétion de lignine dans le pied de ce champignon, afin qu’il atteigne de plus vastes hauteurs. Nous avons combiné d’ingénieux croisements, pour obtenir cette espèce très résistante, qui s’accommode des vents et des temps plus secs.
La surface de ce champignon est différente, elle ne laisse point s’échapper l’humidité, comme les espèces que vous connaissez. Elle est pourvue d’un système de mise en réserve, avec une membrane, ainsi que le sont les plantes à feuilles. Il a fallu de très longs travaux d’échantillonnage et de mise en culture, pour obtenir de tels spécimens.
Ces moisissures servent principalement à recréer un sol fertile, en y digérant parfaitement les polluants de type métallique, comme les oxydes de plomb et de métaux lourds.
Le champignon est ensuite récolté, il absorbe et concentre les polluants.
Nous le plaçons dans un séparateur d’ions et en le ramollissant, puis en le cuisant, nous pouvons récupérer les polluants. Ensuite, les parties comestibles peuvent être mangées sans risques, la tige, trop dure, sert pour l’ameublement.
C’est un travail très agréable, que nous effectuons pour traiter des sols extrêmement pollués. Il existe d’autres champignons de ce type, d’espèces variées, chacune pouvant absorber des polluants, puis les fixer.
Ce que nous nommons polluants, l’est en réalité juste pour certaines espèces. Les oxydes de plomb, sont consommés par certaines formes de vie qui les apprécient beaucoup. Nous récupérons ces oxydes et les plaçons en des régions où il en existe déjà.
Il existe des formes de vie du plomb, du soufre, bien d’autres, qui sont ravies lorsque nous leur offrons plusieurs tonnes de ces matériaux. L’échange de matériaux est très actif au sein de la galaxie.
Sur mon monde échanger ou transmuter de la matière n’est pas autant nécessaires. Les sages connaissent le moyen d’amender aisément un sol et de transformer un sac de plomb, en un sac de terreau horticole de premier choix !
Oui, les miens sont très inventifs, très amusants aussi. »
Le professeur se tient maintenant assis à une vaste table avec tous ses compagnons. Le petit Ylmyn sommeille à moitié sur son siège, en contemplant la voûte étoilée. Chacun se restaure et discute joyeusement, des rires fusent de la petite assemblée.
« Voici ce que sont nos journées, vous en avez un exemple récent.»
Tous les membres de l’assistance font de joyeux signes de la main et la scène s’éloigne lentement.
« Je vous salue bien chaleureusement et vous remercie du soin que vous avez pris à lire ce message. A une autre fois, chers amis de la Terre ! »
Le professeur Zolmirel et tous ses compagnons,
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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre