Message du Professeur Zolmirel (fin)

Dès le lendemain, Minel parut, radieuse dans la cuisine, et m’étreignit avec une affection débordante en murmurant dans sa langue.

J’étais occupé à confectionner des beignets et un plat prometteur pour l’heure du déjeuner et je rosis de joie. Minel embrassa également Zilmis d’un air radieux, et ce dernier devint d’un rose soutenu.

  • Quel teint exceptionnel, m’extasiais-je, face à son visage rayonnant.

Zilmis rivalisa d’ardeur pour couper des tranches de fruits et les disposer dans les plats qui devaient être servis ce jour-là. Il était aussi habile pour reboulonner des parements de croiseur sidéral, que pour la préparation des mets.

Chacun de nous s’attabla, et se régala. Tandis que notre repas s’achevait, Erazel me fit un clin d’œil.

– Nous sommes en vue, me dit-elle d’une voix mystérieuse.

Cette phrase signifiait que nous avions atteint la mystérieuse planète découverte par le petit Zilner. D’un autre côté, cela signifiait qu’un certain nombre de désagréments gastriques allaient s’abattre sur nous en soirée. Anticipant cette fin, Zilmis renonça à élaborer d’autres mets et rangea la cuisine. Je m’occupais à mon tour de nos appartements.

Voyager dans l’espace suppose que tout doit être abrité dans des armoires scellées, sinon, tout se met à chuter brutalement dans les pièces où nous nous trouvons, pouvant causer des blessures et des dégâts sérieux. Tout doit aller dans des caissons avec des alvéoles moulées précisément pour accueillir chaque objet. Tous les objets fragiles, comme les écrans, par exemple, sont rétractables. Les objets sont conçus en des matériaux cristallins ou en bois très résistant, pour éviter d’être écrasés sous leur propre poids. Tout le mobilier est pliant, notamment les chaises, et les lits rentrent dans la cloison. Une sorte de champ d’énergie protecteur nous entoure, lors des phases d’accélération/décélération, autrement, nous serions écrasés par la pression.

Je fis agir mon fluide, pour replier plusieurs fauteuils douillets et les disposer dans les parois, puis, je rejoignis les autres. Nous étions parés, une fois de plus.

  • Sur nos vaisseaux, exposa Orel, tout se replie instantanément dans le sol, cela évite de devoir vider tout le salon.
  • Cela doit être beaucoup moins amusant ! répondit Nerti, en faisant rouler un énorme coussin devant lui d’un pas bondissant.

Il fallait dire que les enfants adoraient ces phases où nous devions tout ranger assez rapidement. Ils prenaient cela comme un jeu. Le compte à rebours commença de nouveau et une fois de plus, le breuvage reposant d’Amoni me fit entrer en un sommeil des plus paisibles. Je perçus des bips rapprochés en un demi sommeil, puis plus rien.

J’étais agréablement surpris de n’éprouver aucun mal être digestif et ma conscience rejoignit aussitôt celle de Zilmis.

À mon réveil, je me sentais légèrement engourdi et mes bras comportaient quelques marbrures, mais sans plus. Le traitement préventif d’Amoni avait bien agi, et mon corps était entré en une douce inconscience.

Les enfants de même allaient fort bien, ainsi que tout le monde à bord. Nous étions follement heureux et excités de la scène qui se profilait. Nous sommes sortis de nos appartements, rejoignant des petits groupes de passagers. Nous nous trouvions en un vaste couloir bleuté au sol vernissé. Apercevant un halo brun roux, Nerti se précipita en courant vers le vitrage, son père à sa suite avec le petit Zilner.

  • Ne cours pas si vite, dit-il en prenant la main de Nerti. Savoure ce moment et prends le temps de la découvrir pour la première fois.

Chacun de nous approcha avec fascination du vitrage. Mes larmes et celles de tous les autres coulèrent lentement face à ce spectacle fastueux.

Elle était là devant nous. De couleur brun roux, elle nous apparaissait gigantesque, creusée de profondes ravines, avec des sommets neigeux plus clairs par endroits et ses deux pôles brillants comme une étoile immaculée. Nous étions face à un nouveau monde, et cette belle de nuit m’intriguait profondément.

Gigantesque, elle emplissait presque tout l’horizon, à perte de vue, sur la gauche et sur la droite de la vaste baie vitrée.

Autour de nous, les autres voyageurs murmuraient des prières et s’extasiaient en montrant telle ou telle région, qui ressemblait de manière troublante à certaines de nos contrées. Alors, jaillit un chant infiniment beau, précieux et inespéré entre tous. C’était un murmure, une vibration télépathique. La planète nous accueillait, nous souhaitant la bienvenue.

L’intelligence de lumière qui était en son cœur, nous remerciait pour cette longue incursion périlleuse dans l’espace et se réjouissait de ce que nous pouvions lui apporter.

Nous avons longuement pleuré, tant ce chant était beau. J’étreignis beaucoup de monde ce jour là, serrant près de moi tous ceux qui passaient à ma portée, même des aliens parfaitement inconnus. Nous étions tous habités d’une joie infinie. Notre bonheur était si grand, que nous étions impatients de préparer l’atterrissage.

Bien sûr, notre vaisseau étant fort grand, il ne pouvait atterrir, mais des vaisseaux plus petits abritant des centaines de volontaires devaient aller semer la vie sur cette nouvelle sphère. Une alternance était prévue entre les équipes de jour, et de nuit, ainsi, tout le monde pourrait fouler plusieurs fois le sol de cet astre si attendu.

Pour l’heure, une expédition de reconnaissance était prévue. Nous en étions les invités d’honneur.

Mon cœur se serra à cette perspective. Nous sommes montés dans le petit orbiteur, qui viendrait à la fin d’une escadre de huit petits vaisseaux légers de reconnaissance. Le but était de repérer toute forme de vie, en écartant les uns après les autres les dangers éventuels.

La planète par endroits n’était pas parfaitement stabilisée, et nous avions à cœur de repérer les zones les plus favorables.

Je bondis de joie en montant dans la nef qui serait pilotée par Erazel. Un nouveau voyage nous attendait !

Je vous salue avec beaucoup d’affection mes chers amis, et vous remercie pour votre intérêt. Nous sommes proches de vous par l’esprit et veillons vos pas à chaque instant.

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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre