Des chercheurs de l’Institut Max-Planck ont découvert pourquoi certains oiseaux volent en tête lors des migrations, en équipant des cigognes blanches de GPS.

Qu’est-ce qui fait qu’un oiseau migrateur va voler en tête alors que certains de ses congénères vont se contenter de le suivre ? Des chercheurs de la section ornithologie de l’Institut Max-Planck (Allemagne) ont tenté de répondre à cette question en équipant de jeunes cigognes blanches (Ciconia ciconia) de capteurs. Les scientifiques ont déposé sur 27 oiseaux un GPS et des accéléromètres permettant ainsi d’enregistrer une hausse de la vitesse selon 3 axes et le détail de leurs mouvements. Les cigognes ont été suivies durant les 5 premiers jours de leur migration, soit sur environ 1.000 km. Les résultats qu’ils ont obtenu ont été publiés dans la prestigieuse revue Science, le 25 mai 2018.

Une « information sociale » qui bénéficie à tout le groupe

Le phénomène est connu : les oiseaux migrateurs sont capables d’utiliser les colonnes d’air ascendant, ce qui leur permet de battre moins souvent des ailes et donc d’économiser de l’énergie durant les longs trajets. Mais certaines cigognes sont bien plus douées pour cet exercice que les autres. Elles deviennent donc tout naturellement des leaders, volant en tête du groupe. Les suiveurs quant à eux peinent à repérer ces vents favorables et n’en tirent pas tous les bénéfices.

Visualisation sur ordinateur des données recueillies : la cigogne possédant la trajectoire orange fait partie des suiveurs et bat régulièrement des ailes pour se maintenir au niveau du groupe, les trajectoires bleues sont celles des leaders. © Youtube/ MaxPlanckSociety

Ainsi, selon l’étude, malgré le chemin tout tracé par les leaders, les suiveurs quittent les courants d’air trop tôt et bien souvent à trop basse altitude. Ils doivent donc battre des ailes bien plus souvent que les autres pour tenir le rythme. Cependant, leur trajet est plus linéaire : les oiseaux de tête ont des trajectoires irrégulières dans les colonnes d’air ce qui révèle qu’ils font des « ajustements considérables » afin de trouver le centre du courant d’air pour s’élever. « Au contraire, les suiveurs ont une trajectoire de vol plus régulière ce qui indique que – comme la théorie l’a suggéré – les suiveurs bénéficient d’informations sociales pour atteindre le centre de la colonne d’air ascendant« , note l’étude.

Le leader en bleu a la capacité de trouver facilement les courants d’air ascendant. Le suiveur en rouge bénéficie de cette « information sociale » pour profiter également de la colonne d’air. La trajectoire de la cigogne qui suit est plus régulière car elle connait déjà les régions d’intérêts. © Youtube/ MaxPlanckSociety

Une migration qui se poursuit jusqu’en Afrique pour les meilleurs

Mais le bénéfice n’est pas suffisant : les oiseaux qui ont une mauvaise stratégie de vol (la capacité à profiter des courants d’air n’est pas corrélée ni au sexe ni à la taille de l’animal) se fatiguent rapidement et migrent donc moins loin que les autres. Ainsi, certains oiseaux se contentent de rester en Europe lorsque les leaders peuvent parcourir plusieurs milliers de kilomètres à travers le continent africain.

Trajet de migration des cigognes blanches durant les premiers jours du voyage. En rouge, le trajet des oiseaux battant régulièrement des ailes et en bleu, celui des cigognes profitant des colonnes d’air et économisant leur énergie. © Youtube/ MaxPlanckSociety

[Source] https://www.sciencesetavenir.fr/


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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre