Par Iori
23 juin 2018
Ce matin-là je me lève avec « la tête à l’envers ». Il faut dire que j’ai un peu picolé la veille : nous avons été invités à prendre un verre chez une amie artiste, une grande amoureuse de la nature. Lorsque nous l’avons connue, elle nous a avoué avoir eu un véritable coup de cœur pour cette région. Elle a plaqué son emploi de journaliste à Porto et acheté une maison en ruine qu’elle a entièrement retapée. Après plusieurs années de travail, il fallait fêter ça !
Seulement je n’ai pas l’habitude de boire et je le paie cher au réveil. Je me lève du pied gauche et je passe la matinée avec le cerveau en compote. Je râle, je suis négative, morose et j’ai mal à la tête. Des douleurs lancinantes se font bientôt sentir et je crains de finir la journée avec une belle migraine. Machinalement, j’avale un cachet d’ibuprofène, le seul médicament qui me fait un peu d’effet. Je m’affale sur le canapé et prends ma tête dans mes mains. Je sens qu’il y a un problème, ce n’est pas seulement l’alcool qui me met dans cet état…
Au bout d’un quart d’heure je tilte :
- Trop bête ! Je n’ai même pas pensé à méditer !
Je m’isole dans un endroit calme. J’essaie de me mettre en position de méditation mais j’ai mal partout : ma tête me lance, ma hanche est bloquée, mon dos est lourd, mes jambes gonflées… Je n’arrive pas à me mettre bien ! Je me dis que je n’arriverai à rien vu mon état et que je vais m’endormir… Tout mon corps m’encourage à la paresse : laisse tomber, couche-toi, fais un somme, rien de tel pour reprendre des forces ! Mais quelque chose me dit que ça n’ira pas mieux après, que je dois rester fidèle à mon premier élan. Je cale quelques coussins derrière mon dos et ma hanche et me voici prête pour démarrer. J’ai encore un peu mal mais tant pis.
Pendant la première demi-heure je fais focus sur mon souffle. La douleur dans mon cou irradie et je la sens qui essaie de gagner l’arrière de ma tempe. Je l’observe, de plus en plus détachée. Ce n’est que de la douleur je me dis. Ne cède pas à la peur, on dirait un chantage.
Je commence à me relâcher. Du coup je m’assoupis un peu mais je reçois un soubresaut envoyé par ma conscience, et ça me réveille. Vite, je me recentre sur mon souffle.
Au bout d’une heure je ne dors toujours pas (super c’est bien parti !) et je peux sentir que mon mental s’est apaisé. J’ai carrément oublié toutes les douleurs et la lourdeur de mon corps. Envolées ! Des ondes douces et bienfaisantes commencent à balayer mon corps de l’intérieur comme à l’extérieur. Bientôt elles m’enveloppent complètement : c’est trop bon ! Je me concentre sur les sensations sans décrocher du souffle et je les accueille… Elles s’intensifient. À présent je suis comme dans du coton tout en étant parfaitement réveillée, sans pour autant faire d’effort. Ça valait le coup d’insister. Ça me motive, je décide de poursuivre l’expérience.
Je me recentre bien sur mon souffle.
Je sens au niveau du périnée une sorte de brèche s’ouvrir, c’est agréable. Une énergie puissante en émerge.
Je me sens comme une fleur dont les pétales s’ouvrent lentement. Tout mon corps devient cette fleur qui s’ouvre. C’est vraiment exquis comme sensation. Je savoure…
Le faisceau d’énergie s’élève de mon périnée et traverse tout mon corps à la verticale. Il monte jusqu’à ma tête puis commence à sortir de ma tête. Je le sens se relier au Ciel et continuer son ascension. C’est impressionnant d’assister à cela. Je suis le théâtre d’un spectacle grandiose que je n’aurais jamais oser imaginer. Mon corps s’est élargi, il est à présent immense, il ne paraît plus connaître de limites. Mon mental quant à lui, se tait complètement. C’est le grand silence.
Que c’est beau le silence. Que c’est Grand ! Je ne suis plus envahie par les mille et une pensées habituelles, sarcastiques, dégradantes et mesquines. Je m’aperçois qu’en temps normal, je prends le mental beaucoup trop au sérieux. Je l’écoute trop. Il a envahi toute ma personnalité, pris tout l’espace, alors qu’il n’est rien. Il est comme un hautparleur qui répète en boucle de l’angoisse, de la peur, de la petitesse, des questions sans réponses, des solutions sans avenir. D’ailleurs, inutile de préciser qu’à cet instant, je ne ressens plus aucune angoisse ni inquiétude. Tout est fluide et parfaitement clair. Ma conscience est vaste, elle s’est unie à l’Infini. Je sens le Grand Esprit me sourire et m’accueillir. Il me dispense généreusement sa divine et bienfaisante énergie, elle m’irradie de partout. En même temps je sens cet immense faisceau vertical me relier à Lui, s’étirer comme une immense racine vers le haut. Au lieu de s’enfoncer dans le sol, elle s’enfonce très loin dans le Ciel. Je me sens fondue dans le Tout. Je suis bien, profondément bien et contentée. Un sourire intérieur de béatitude se dessine sur mes lèvres. En fait je suis la béatitude, tout mon corps, mon esprit, mon être sont cet état. La béatitude divine est à l’extérieur de moi et en moi, elle est moi. Être en présence du Grand Esprit et se laisser nourrir et soigner par Lui, voilà la chose la plus merveilleuse qui me soit jamais arrivée.
Au bout d’1h30 je décide d’arrêter, satisfaite et rassasiée. Cet état de plénitude et de béatitude durera plusieurs heures encore. Ganji et moi décidons de faire un tour en forêt, nous rencontrons des gens et je leur parle sans inhibition. D’habitude mon mental méfiant et négatif déploie ses épines. Je les regarde avec mes yeux devenus immenses. Je suis pleine d’empathie et je transpire la bienfaisance qui est en moi sans le vouloir. Les personnes le ressentent. Je vois (avec mon œil intérieur) leur énergie se déployer et s’ouvrir pour accueillir la mienne. Mon état est communicatif.
Inoubliable expérience…
[Source] Iori
- POSER UN GESTE D'AMOUR -
Une contribution volontaire
aide véritablement à maintenir ce site ouvert
et ainsi vous devenez un Gardien Passeurs en action.
CLIQUEZ ICI POUR CONTRIBUER
Merci
Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre