Hatha-yoga, ashtanga, iyengar, power yoga… Difficile de ne pas se sentir déboussolé devant la multiplication des styles ! Lequel nous convient vraiment ? Un choix qui passe par un questionnement sur soi et sur ses valeurs.
Il y a moins de dix ans, nous faisions « du yoga ». Dans notre esprit, cette activité se résumait à des postures zen pour mieux respirer, nous assouplir ou nous concentrer plus facilement. C’était l’approche simple, « à la française », du hatha-yoga indien (en Inde, hatha yogasignifie « yoga par l’effort violent »). Aujourd’hui, tout se complique. Il faut choisir parmi les méthodes ancestrales aux sonorités indiennes, les exotiques (thaïe, égyptienne…), les métissées (combinées à du Pilates, à de la musculation…) ou les hyperciblées (en duo, aquatique, prénatale…). « Dès les années 1960, l’ignorance a favorisé la prolifération de styles doucereux cherchant à se différencier de la gymnastique », explique Silvia Ceccomori, auteure d’une thèse sur la chronologie de la discipline.
Le XXe siècle a vu nombre de disciples de maîtres spirituels, mais aussi des enseignants formés en Inde ou aux États-Unis, essaimer leur propre technique, colorant le texte auquel ils se réfèrent de leur personnalité, de leurs croyances. Au fond, tous utilisent le même solfège, mais les gammes diffèrent : les cours se distinguent par le travail des postures (choix, ordre, enchaînement ou pas), la place accordée à la respiration, à la relaxation et à la spiritualité. Après tout, le mot « yoga » vient du sanskrit yug, qui signifie « union », entre le corps et l’esprit, entre le soi (atman) et Dieu (Brahman). Cette dimension est incompatible avec les méthodes registred, les marques déposées : « Donner de l’argent au marketing n’est ni éthique ni fidèle à l’esprit du yoga », défend Anne, 48 ans, pratiquante dans un studio iyengar. À chacun sa démarche et sa philosophie de vie : certains choisissent une salle de fitness pour goûter des styles différents ou s’adonner à une pratique ludique ; d’autres préfèrent l’atmosphère d’un centre spécialisé, voire le purisme d’un ashram, avec photo du maître et vie communautaire.
La plupart des yogas agissent sur les plans physique, mental et spirituel. Mais cerner ses objectifs (gérer son stress, soulager son dos, apprendre à méditer…) permet de s’orienter vers une école en accord avec sa sensibilité. Reste ensuite à rencontrer le bon professeur. Les plus sérieux s’inscrivent dans une filiation reconnue, se forment en permanence et guident à travers des postures non violentes et efficaces (attention aux contre-indications : hypertension, glaucomes…). Ils affichent aussi une mine et un corps épanouis. Tout ce qui donne envie de continuer !
Bouger sainement
Votre priorité : chasser les toxines, vous assouplir, allonger et tonifier votre silhouette.
La recette : des postures enchaînées avec fluidité et synchronisées sur la respiration (concept de vinyasa). Ce rythme « cardio » muscle, augmente l’endurance et purifie l’organisme en élevant la chaleur corporelle. Il crée aussi un effet méditatif.
Traditionnel : l’ashtanga yoga enchaîne six séries de trente postures de façon immuable. Parmi ses particularités : une respiration lente et sonore (dite ujjayi). L’apprentissage se limite souvent aux trois premières séries. Après, le niveau devient élitiste. Puissant (ashtangayogaparis.fr et lemondeduyoga.org).
Ses dérivés : le vinyasa yoga fait varier l’ordre des asanas, ou postures (yoga-paris.com) ; et le power yoga, qui propose une chorégraphie différente, est sans dimension spirituelle (usineopera.com).
Énergétique : le shadow yoga ôte les zones d’ombre entravant le corps et l’esprit par des séquences précises, teintées d’art martial (le kalaripayat) et de stimulations de points d’énergie. Sobre et exigeant (yogadojo.net). Risqué : le yoga bikram se déroule dans une salle à 40 °C pour échauffer les muscles. Gare aux malaises en cas de fatigue et d’insuffisance respiratoire ou cardiaque ! Très controversé (bikramyogaparis.com).
Cultivez le lâcher-prise
Votre priorité : gérer le stress et augmenter vos facultés de concentration.
La recette : une mise en valeur de la relaxation. Les postures sont maintenues afin que s’installe une respiration profonde évitant la dispersion des pensées et ouvrant la porte sur l’écoute des sensations.
Classique : le hatha-yoga porte l’attention sur le contrôle du souffle (inspiration, expiration ou rétention de l’air dans les poumons) pendant et en dehors des asanas. La séance se termine par une relaxation. Facilite l’accès au yoga royal (fidhy.fr, federationfrancaisehathayoga.com et www. ff-hatha-yoga.com).
Paisible : le vishranta yoga aide à acquérir de bons réflexes respiratoires. Entre une méditation guidée et une longue phase de relaxation, les postures au sol privilégient la détente des muscles et du système nerveux. Décontractant (www.leaat.fr).
Taoïste : le yin yoga utilise vingt asanas assis ou allongés, tenus trois à cinq minutes, afin d’atteindre les tissus profonds et de relâcher les muscles. Ces postures stimulent les méridiens du bassin et relancent le flux énergétique. Rééquilibrant (yogastudioparis.com).
Profond : le yoga nidra ressemble à une séance de rêve éveillé. Après des étirements et des automassages, le cours se déroule allongé, immobile et les yeux fermés. Il invite à ressentir chaque partie du corps (exercice dit de « rotation de la conscience ») et suggère des images ou phrases positives. Récupérateur (satyanandashram.asso.fr, onglet « Formations »).
Eviter les douleurs
Votre priorité : rectifier la posture, parer au mal de dos, faciliter la digestion… Bref, apprendre à respecter votre corps.
La recette : des exercices ciblés sur des zones précises. « Repérer les résistances du corps permet d’atteindre ses couches plus subtiles, celles où sont inscrits nos refoulements et nos traumas », précise Toni d’Amelio, professeur de danse et de yoga iyengar.
Rigoureux : le yoga iyengar fait référence. Ses postures sont basées sur des « joyaux » à polir peu à peu, parfois à l’aide de briques en bois, de sangles, de couvertures… Axé sur l’alignement correct du corps, il développe la force, l’endurance et la découverte de soi. Intense (yoga-iyengar.asso.fr).
Individualisé : le viniyoga considère que c’est au yoga de s’ajuster à l’individu (santé, mode de vie…) et non l’inverse. En découle un cours collectif ou individuel, focalisé sur une partie du corps ou sur une posture unique vers lesquelles les exercices convergent. Ressourçant (ify.fr).
Thérapeutique : la yogathérapie (dans la filiation du maître Krishnamacharya) offre une consultation individuelle, fidèle à l’esprit de transmission à l’origine du yoga. Le thérapeute définit un programme en fonction des troubles (digestifs, dorsaux, du sommeil…) à effectuer aussi chez soi (vingt minutes par jour) : exercices posturaux, d’hygiène de vie, relaxation, récitation de poèmes… Pour un engagement régulier (www.agamat.fr/Yoga/Therapie).
Enrichir sa spiritualité
Votre priorité : cultiver l’enthousiasme, la bienveillance, et améliorer votre relation au monde et aux autres.
La recette : une place prépondérante est accordée à la méditation et au discours philosophique. La pédagogie lie en permanence les niveaux physique, psychologique et spirituel.
Holistique : le kundalini yoga, l’« énergie vitale » en sanskrit, accroît le potentiel créatif. Il unit le travail statique ou dynamique, des techniques respiratoires parfois sophistiquées, la relaxation et la méditation, chantée ou non. Revitalisant (kundalini.fr).
Joyeux : l’anusara yoga célèbre la nature divine de nos actes dans la bonne humeur. Assez tonique et soucieux de l’alignement corporel, le cours (intégrant des discussions, des chants, des conseils) est axé sur un thème, et s’attache à développer l’estime de soi et le respect d’autrui. Valorisant (anusara.com).
Branché : le jivamukti yoga, créé par des New-Yorkais, s’articule autour d’un thème de la vie quotidienne (« Ma relation à la violence », « Comment ne pas mentir »…). Lecture de textes yoguiques, chant ou écoute musicale permettent de se recentrer. Néanmoins, il se base sur l’ashtanga et reste donc intense physiquement. Éclairant (beyoga.fr et jivamuktiyoga.com – en anglais).
Pointus : le karma yoga (« yoga du service ») prône l’action désintéressée et se pratique en salle comme dans la vie quotidienne ; le bhakti yoga (« yoga de l’amour, de la compassion ») insiste sur les rituels sacrés ; le jnana yoga (« yoga de la connaissance et de la sagesse ») utilise les asanas et la contemplation. Tous permettent de pratiquer un yoga « pur » essentiellement dans les ashrams ou dans les centres spirituels tels Sivananda (sivananda.org/paris) ou le Centre védantique Ramakrishna (centrevedantique. fr).
[Source] http://www.psychologies.com/
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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre