Chaque minute compte quand vient le moment de limiter les dommages causés par un accident vasculaire cérébral ischémique (AVC), confirme une nouvelle étude.
Un AVC ischémique se produit quand l’alimentation en sang du cerveau est interrompue.
Les chercheurs de l’Université de la Californie à Los Angeles se sont intéressés à 6700 patients provenant du Canada et des États-Unis. Ils ont constaté que, pour chaque tranche de 1000 patients dont le traitement commencera 15 minutes plus tôt suivant leur arrivée à l’hôpital, on en comptera 15 de moins qui décéderont ou qui auront besoin de soins de longue durée, 17 de plus qui pourront marcher ou quitter l’hôpital sans aide et 22 de plus qui seront autonomes après avoir reçu leur congé.
Leur enquête a démontré que le temps médian entre l’arrivée à l’hôpital et le début des traitements était de 1 heure 27 minutes. Le temps médian entre l’apparition des symptômes et le début du traitement était de 3 heures 50 minutes.
« Les anglophones disent »time is brain ». Nous en français, on dit »du temps gagné, du cerveau sauvé », a illustré le neurologue Christian Stapf, du CHUM. Chaque minute compte. »
Des chercheurs ont calculé que chaque minute, il y a deux millions de neurones qui meurent dans la tête tant que l’artère reste bloquée.
Il n’y a donc rien d’étonnant aux conclusions des chercheurs américains, selon le docteur Stapf. « Le résultat n’est pas surprenant, c’est absolument logique », a-t-il dit.
Adapter le protocole d’intervention
Au CHUM, le temps moyen entre l’arrivée du patient et la ponction serait de moins de 30 minutes, un délai parmi les meilleurs du Canada.
Cela dit, deux éléments jouent un rôle crucial dans le pronostic du patient frappé par un AVC ischémique : de se trouver au bon endroit au bon moment, et la réaction des gens autour de lui.
« On a travaillé avec Urgences-Santé, a expliqué le docteur Stapf. Depuis un an et demi, les AVC les plus lourds, donc ceux qui sont susceptibles d’avoir un gros bouchon dans une grosse artère, sont envoyés directement vers les deux hôpitaux qui font la thrombectomie à Montréal, donc le CHUM et l’Institut neurologique de Montréal. Urgences-Santé ne s’arrête plus à l’hôpital le plus proche du patient. Ils vont directement à l’un des centres qui offrent la thrombectomie. »
« On a fait l’analyse avant et après, et on gagne une heure et demie pour le patient en région montréalaise. Ça a changé la donne. Il fallait rendre l’accès plus direct et réorganiser la filière. »
La thrombectomie consiste à retirer le caillot qui bloque une artère au lieu de simplement le faire fondre avec de la médication.
Actuellement, la thrombectomie est pratiquée dans seulement quatre centres au Québec : le CHUM, le Neuro, le Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke et l’Enfant-Jésus à Québec. Le CHUM fait la moitié de toutes les interventions de la province.
L’autre défi consiste à convaincre les patients et leur entourage de prendre le problème au sérieux.
« Notre grand désavantage, c’est que l’AVC, règle générale, ne fait pas mal, a dit le docteur Stapf. L’angine de poitrine, la pression, la douleur, tout le monde panique et va à l’hôpital. Chez nous, c’est le bras qui tombe et on se dit que ça va passer. Ce qui compte pour la prise en charge, c’est de reconnaître l’AVC pour que le témoin appelle le 911 pour toute suspicion. Le système d’urgence au Québec traite la suspicion d’AVC avec la même urgence qu’une suspicion de crise cardiaque. Vaut mieux un appel de trop qu’un appel raté. »
Les conclusions de cette étude sont publiées par le Journal of the American Medical Association.
[Source] https://ici.radio-canada.ca/
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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre