La stéatose hépatique non alcoolique, parfois appelée maladie du foie gras ou du soda, touche un adulte sur trois dans le monde alors qu’elle demeure largement méconnue.

« Maladie du siècle », « prochaine épidémie mondiale » : la stéatose hépatique non alcoolique, parfois appelée maladie du foie gras ou du soda, reste trop peu connue, affirment les promoteurs d’une première « Journée internationale de la NASH » mardi 12 juin 2018. Cet acronyme anglais (« non alcoholic steatohepatitis ») désigne la forme la plus grave. Mais la maladie, sous toutes ses formes y compris les moins graves, celle où le foie accumule la graisse en fonctionnant normalement, touche une part considérable de la population. Selon les sources, elle va jusqu’à 46%. Le consensus s’établit sur une proportion d’environ un adulte sur trois dans le monde (et un sur cinq en France).

La maladie du foie gras « va devenir la prochaine épidémie mondiale »

La maladie du foie gras « va devenir la prochaine épidémie mondiale », prédisaient en 2016 des chercheurs de l’université Howard à Washington, dans la revueDigestive Diseases and Sciences« À l’échelle de la planète sa progression est inexorable aujourd’hui : les gens mangent de plus en plus gras, de plus en plus sucré, et sont de plus sédentaires », constatait Dominique Lannes, hépatologue à Paris, lors d’une conférence de presse de la fondation NASH Education Program.

Cette fondation est à l’origine d’une première « Journée internationale de la NASH », qui propose ce mardi 12 juin, de façon encore assez modeste, quelques actions de sensibilisation et des débats, à Paris et à Washington. Elle a été créée par l’entreprise pharmaceutique française Genfit, l’une de celles qui pilotent des tests cliniques en vue du premier traitement. Car il n’en existe aucun aujourd’hui, sinon de changer de mode de vie avec une alimentation saine et de l’exercice physique. « On espère avoir une proposition de médicament d’ici deux, trois ans », a affirmé le PDG de Genfit, Jean-François Mouney.

Des facteurs de risque qui doivent inciter à se faire dépister

L’entreprise ne cache pas son intérêt de médiatiser une affection mal connue. « Seuls les hépatologues [médecins du foie] connaissaient bien la maladie. Il y a un besoin criant d’éducation médicale au sens large », ajoute M. Mouney. En France, elle a fait parler d’elle lors de la double greffe en urgence d’un foie et d’un rein du journaliste sportif Pierre Ménès fin 2016. Cette personnalité de la télévision présentait le profil type du malade de la NASH. « Un homme mûr, qui a des conduites à risque avec une mauvaise alimentation et un mode de vie sédentaire, qui est inconscient de sa maladie et qui ne se soigne pas », résume le Pr Laurent Castera, qui l’a soigné à l’hôpital Beaujon (Assistance publique-Hôpitaux de Paris). « Il n’y a pas de symptômes », ajoute-t-il, mais « des facteurs de risque », qui doivent inciter à se faire dépister, après 40 ans : surpoids, diabète, hypertension, cholestérol trop élevé. « Pour des raisons qu’on ne connaît pas, 10% des malades présentant un foie gras vont évoluer vers la NASH », souligne le Dr Lannes.

Des facteurs génétiques semblent en cause, puisque la maladie frappe plus, par exemple, les Latino-Américains ou les Moyen-Orientaux. Par ailleurs, pour la diagnostiquer il faut un examen invasif et douloureux, la ponction du foie (biospie). Cet examen reste rare : « moins de 100.000 » en France par an, d’après le Pr Castera. Pourtant les complications qui révèlent la NASH peuvent être extrêmement graves. Parfois c’est une jaunisse. Mais d’autres fois, c’est une hémorragie digestive, une maladie cardiovasculaire, ou encore une cirrhose.

[Source] https://www.sciencesetavenir.fr/


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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre