Un texte de Renaud Manuguerra-Gagné

On sait depuis longtemps que les blessures orales guérissent exceptionnellement bien. Une nouvelle étude révèle pourquoi cette guérison accélérée ne s’effectue pas ailleurs dans le corps. Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles méthodes pour faciliter la cicatrisation.

Se mordre un coin de joue à l’intérieur de la bouche ou se brûler le palais est une expérience particulièrement désagréable, mais dont on garde rarement des traces.

Comparativement à la surface du corps, les blessures dans la bouche guérissent très rapidement, une rapidité d’autant plus surprenante que les conditions qui y règnent, comme le mouvement presque constant, le passage d’aliments ou la grande quantité de microbes, sont des éléments qui compliqueraient la guérison à n’importe quel autre endroit du corps.

Pour comprendre cette efficacité, une équipe de chercheurs américains a comparé la guérison de lésions buccales avec celle de blessures à la surface de la peau. Leurs travaux montrent que, même si la réaction de guérison est la même partout, le rôle et la durée de chaque étape sont très différents en ce qui concerne les blessures orales.

Une recette, plusieurs variantes

Normalement, la guérison se déroule en trois étapes. La première est l’inflammation. Lorsqu’on se coupe, les vaisseaux sanguins de la région se dilatent et deviennent plus perméables, favorisant la venue de globules blancs et de plaquettes pour défendre le corps et refermer la plaie.

Ensuite, certaines cellules, telles que des kératinocytes et des fibroblastes, se rendent sur les lieux pour remplacer les cellules perdues. Enfin, il y a un remodelage des nouvelles structures pour permettre aux vaisseaux sanguins de se rediffuser dans la région.

Toutes ces étapes sont orchestrées par des molécules qui indiquent aux cellules quoi faire et pendant combien de temps elles doivent agir ainsi.

Pour comprendre ce qu’il y a de particulier dans la bouche, les chercheurs ont regroupé 30 volontaires, qui ont accepté de subir des lésions de trois ou de cinq millimètres de diamètre sur le bras et dans la bouche.

Par la suite, ils ont suivi le déroulement du processus de guérison en pratiquant des biopsies tous les trois jours afin d’identifier les cellules impliquées ainsi que le niveau d’expression de certains gènes à différents moments.

Sans surprise, les plaies orales ont guéri longtemps avant celles sur le bras. Selon les résultats des chercheurs, cette vitesse s’explique par le fait que les cellules y sont davantage orientées vers la réparation que vers l’inflammation.

Dans les cellules de la bouche, les gènes qui donnent des directives pour la création de nouveaux tissus sont davantage exprimés que dans les cellules de la peau. En même temps, les gènes liés à l’inflammation y sont passés sous silence.

Les chercheurs ont identifié quatre protéines responsables de cet effet, des facteurs de transcription nommés SOX2, PITX1, PITX2 et PAX9. Ces derniers agissent comme interrupteurs pour une panoplie d’autres gènes impliqués dans la guérison.

En continuant leur expérience sur des cellules en laboratoire et sur des souris, les chercheurs ont aussi remarqué que le fait d’augmenter l’expression de ces facteurs dans les cellules de la peau accélérait la guérison des blessures à la surface du corps.

Ces résultats indiquent que toutes les cellules ont le potentiel de se réparer plus vite.

Les chercheurs espèrent que leurs découverte pourrait contribuer à développer des traitements ciblés pour aider à mieux guérir certaines blessures.

[Source] https://ici.radio-canada.ca/


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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre