Beaucoup de personnes ont de la difficulté à contrôler leur poids en vieillissant. Elles accumulent les kilos, et ce, même si elles ne changent pas leurs habitudes alimentaires et physiques. Que se passe-t-il?

Des chercheurs de l’Institut Karolinska, en Suède, et de l’Université de Lyon, en France, pensent avoir trouvé une réponse à la question.

Le Dr Peter Arner et ses collègues affirment que le phénomène de prise de poids en vieillissant est dû à une diminution du renouvellement des lipides dans les tissus adipeux, même si une personne ne mange pas plus ou qu’elle ne fait pas moins d’exercice qu’auparavant.

Illustration montrant un gros plan de cellules graisseuses (adipocytes) qui peuplent le tissu adipeux.

Gros plan de cellules graisseuses (adipocytes) qui peuplent le tissu adipeux (illustration artistique).PHOTO : ISTOCK

Plus précisément, le taux d’élimination des lipides diminue au cours du vieillissement, sans que leur taux d’absorption soit ajusté en contrepartie, ce qui entraîne une prise de poids.

Une perte de poids ne serait donc pas, selon eux, due à des changements dans l’élimination des lipides, mais bien au taux d’absorption des lipides dans le tissu adipeux.

Le saviez-vous?

  • Les lipides sont communément appelés « graisses ».
  • Ils constituent, avec les protéines et les glucides, l’une des trois grandes familles de macronutriments qui constituent les aliments contribuant à l’apport énergétique.
  • Ils représentent de 35 à 40 % de notre apport énergétique quotidien.
  • Ils jouent deux grands rôles : le premier énergétique, puisqu’ils entreposent notamment l’énergie dans les tissus adipeux, et le second structural, étant donné qu’ils entrent dans la composition des membranes des cellules.
  • Le gras corporel est composé de milliards de cellules (adipocytes) qui encapsulent l’énergie.

Le rôle des lipides

Pour en arriver à établir le rôle joué par le renouvellement des lipides dans la prise de poids, les scientifiques ont étudié les cellules graisseuses de 54 hommes et femmes sur une période allant jusqu’à 16 ans.

Durant cette période, tous les participants, qu’ils aient pris ou perdu du poids, ont montré une diminution du taux de renouvellement des lipides dans les tissus adipeux, qui correspond à la vitesse par laquelle les lipides (ou la graisse) présents dans les cellules graisseuses sont éliminés et entreposés.

Une personne est aux prises avec un surplus de poids au niveau abdominal.

Au Québec, 2,3 millions d’adultes sont aux prises avec un surplus de poids au niveau abdominal. PHOTO : ISTOCK

Nos résultats indiquent pour la première fois que les processus dans nos tissus adipeux régulent les changements du poids corporel pendant le vieillissement indépendamment d’autres facteurs. Cette nouvelle compréhension pourrait ouvrir de nouvelles voies pour traiter l’obésité.

Peter Arner, de l’Institut Karolinska

Les participants qui n’ont pas compensé le phénomène en mangeant moins de calories ou en faisant plus d’exercice ont gagné en moyenne 20 % de leur poids, affirment les auteurs de ces travaux, dont le détail est publié dans la revue Nature Medecine(Nouvelle fenêtre) (en anglais).

Repères

  • Le surpoids et l’obésité se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle.
  • L’obésité est généralement le résultat d’un déséquilibre entre les calories consommées et les calories dépensées.
  • L’indice de masse corporelle est un moyen simple de mesurer l’obésité. Il correspond au poids de la personne en kilogrammes divisé par le carré de sa taille en mètres.
  • Une personne ayant un indice de 30 ou plus est généralement considérée comme obèse. Une personne dont l’indice est égal ou supérieur à 25 est considérée comme étant en surpoids.
  • Le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque majeurs pour un certain nombre de maladies, parmi lesquelles on trouve le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer.
  • Pas moins de 1,9 milliard d’humains sont en surpoids, et plus de 650 millions sont obèses, estime l’Organisation mondiale de la santé.

Perdre du poids, et le maintenir

L’équipe européenne a aussi montré que le poids des personnes dont le taux d’élimination des lipides de base est faible est plus susceptible de demeurer stable après une perte de poids.

Pour l’établir, l’équipe a également examiné le taux de renouvellement des lipides chez 41 femmes qui ont subi une chirurgie bariatrique – une opération effectuée à l’estomac ou aux intestins pour induire une perte de poids – et la façon dont ce taux de renouvellement a affecté leur capacité de maintenir leur poids de quatre à sept ans après l’intervention chirurgicale.

Un homme, qui est médecin, tient le tour de taille assez volumineux d'une femme

Une femme obèse se fait examiner par son médecin en vue d’une intervention chirurgicale liée à son poids PHOTO : REUTERS / REGIS DUVIGNAU

Les données montrent que seules celles qui avaient un faible taux avant l’intervention ont réussi à augmenter leur taux de renouvellement lipidique et à maintenir leur perte de poids.

Les chercheurs estiment que ces personnes avaient peut-être une plus grande marge de manœuvre pour augmenter leur taux de renouvellement lipidique que celles qui avaient déjà un haut niveau avant l’intervention.

Par conséquent, un ajustement de l’élimination lipidique pourrait permettre de maintenir une perte de poids prononcée.

Mieux cerner l’obésité pour mieux la traiter

Le fait de mieux comprendre comment le renouvellement des lipides régule la masse du tissu adipeux pourrait également être utile dans la lutte contre l’épidémie d’obésité qui sévit actuellement à l’échelle planétaire.

Comprendre la dynamique des lipides et ce qui régule la taille de la masse graisseuse chez l’humain n’a jamais été aussi pertinent.

Kirsty Spalding, de l’Institut Karolinska

Ensemble, ces résultats identifient le renouvellement des lipides adipeux comme un facteur important pour le développement à long terme de l’embonpoint et de l’obésité et pour le maintien de la perte de poids chez les humains.

Une femme lève les bras dans les airs.

Faire plus d’exercice peut permettre d’accélérer le renouvellement des lipides dans les tissus adipeux. PHOTO : ISTOCK / SILVIAJANSEN

D’autres recherches ont déjà montré que l’un des moyens d’accélérer le renouvellement des lipides dans les tissus adipeux est de faire plus d’exercice.

Ces nouvelles connaissances appuient ces résultats et indiquent que le résultat à long terme de la chirurgie de perte de poids s’améliorerait si elle était combinée à une activité physique accrue.

[Source:]https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1299435/poids-controle-age-etude


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Texte partagé par les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre